2014-03-05 17:35:09

François écrit aux Brésiliens pour saluer leur campagne de Carême


(RV) Le Pape François a envoyé une lettre aux catholique du Brésil pour le mercredi des Cendres, à l'occasion de la campagne nationale lancée par l'Eglise locale contre la traite des êtres humains. Voici le texte de cette lettre :

"Chers Brésiliens,

Conscient de votre grand cœur et de l’accueil chaleureux avec lequel vous m’avez reçu à bras ouverts à l’occasion de ma visite de juillet dernier, je vous demande maintenant la permission de vous accompagner sur le chemin du Carême, qui commencera le 5 mars, en vous parlant de la Campanha da Fraternidade ( Campagne de Fraternité) qui commémore la victoire des Pâques : « C’est pour la liberté que le Christ nous a affranchis ». (Galates 5,1)

Par sa passion, sa mort et sa résurrection, Jésus Christ a libéré l’humanité de la mort et du péché. Pendant les quarante prochain jours, nous chercherons à être plus conscients de l’infinie miséricorde que Dieu nous a donnée et qu’il nous a demandé de donner aux autres, en particulier aux plus démunis : « Tu es libre ! Va et aide tes frères à être libres ». En ce sens, voulant mobiliser les chrétiens et les personnes de bonne volonté de la société brésilienne contre un fléau social qui est celui de la traite d’êtres humains, nos frères évêques brésiliens vous proposent cette année le thème de la « Fraternité et traite des êtres humains ».

L'homme n'est pas un produit à consommer

Il n’est pas possible de rester indifférents lorsque l’on sait qu’ils existent des êtres humains achetés et vendus comme de la marchandise ! Pensons aux adoptions d’enfants destinés au prélèvement d’organes, aux femmes dupées obligées de se prostituer, aux travailleurs exploités, sans droits, sans voix, etc… Et ça, c’est la traite d’êtres humains. À ce stade, nous avons besoin d’un profond examen de conscience : en effet, combien de fois tolérons-nous qu’un être humain soit considéré comme un objet, exposé pour vendre un produit ou pour satisfaire des désirs immoraux ? La personne humaine ne devrait jamais être vendue et achetée comme une marchandise. Qui l’utilise et l’exploite, même indirectement, se rend complice de cette oppression. » (Discours aux nouveaux ambassadeurs, 12 XII 2013).

Si, ensuite, nous passons sur le plan familial et que nous entrons dans une maison, nous voyons combien de fois règne là aussi l’arrogance ! Des parents qui asservissent les enfants, des enfants qui asservissent leurs parents ; des conjoints qui oublient leur appel au don, qui s’exploitent comme s’ils étaient des produits à consommer, des produits jetables ; les personnes âgées sans place dans la société et des enfants et des adolescents sans voix. Combien d’attaques aux valeurs fondamentales du tissu familial et de la cohabitation sociale ! Oui, nous avons besoin d’un profond examen de conscience. Comment pouvons-nous célébrer la joie de Pâques, sans être solidaires envers ceux qui, sur cette terre, sont privés de leur propre liberté ?

La dignité est la même pour tous les hommes

Chers Brésiliens, soyez-en certains : si j’offense la dignité humaine d'autrui, c’est parce que j’ai d’abord vendue la mienne. Et pourquoi l’ai-je fait ? Pour avoir du pouvoir, la gloire, les biens matériels, tout cela !- soyez surpris- en échange de ma dignité de fils et de fille de Dieu, une dignité sauvée au prix du sang du Christ sur la Croix et garantie par l’Esprit Saint qui crie en nous : « Abba, Père ». (cf. Galates 4, 6)

La dignité humaine est la même pour tous les êtres humains : lorsque je piétine celle de l’autre, je piétine aussi la mienne. C’est la liberté pour laquelle le Christ nous a libérés ! L’année dernière, lorsque j’étais avec vous, j’ai affirmé que le peuple brésilien donnait une leçon de solidarité ; certain de cela, j’espère que les chrétiens et les personnes de bonne volonté puissent s’engager afin que plus jamais un homme ou une femme, jeunes ou enfants, ne soient victimes de la traite d’êtres humains. Et le moyen le plus efficace pour restaurer la dignité humaine est d’annoncer l’Évangile du Christ, dans les campagnes et dans les villes, parce que Jésus veut répandre la vie en abondance partout (cr. Evangelii gaudium, 75).

Avec ces vœux, j’invoque la protection du Très-Haut pour tous les Brésiliens afin que la vie nouvelle dans le Christ nous atteigne, dans la plus parfaite liberté du fils de Dieu (cf. Rm 8,21), en suscitant dans chaque cœur des sentiments de tendresse et de compassion pour nos frères et nos sœurs dans le besoin d’être libérés, tandis que je vous envoie une bénédiction apostolique de bon augure.







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