2ème Forum mondial des femmes francophones : Associer les femmes au processus
de paix
Trois femmes, chef d'Etat ou ministres, ont exhorté lundi les mères et les filles
de la Francophonie à oeuvrer pour la paix, principalement en Afrique où plusieurs
pays sont secoués par de graves crises. "Nous devons tous nous préoccuper des questions
qui touchent à la restauration de la paix dans les zones en conflit, et sa consolidation
dans les zones post-conflit", a déclaré Geneviève Inagosi, ministre congolaise du
Genre, de la Famille et de l'Enfant, à l'ouverture du deuxième Forum mondial des femmes
francophones. "Puisque les femmes sont les premières victimes de situations de
crise, quoi de plus normal qu'elles soient associées dans les différents processus
de paix?", a souligné la ministre. "Ensemble, nous avons le pouvoir de faire bouger
les lignes, le pouvoir de rapprocher ce qui a été séparé, le pouvoir de réconcilier
ce qui a été opposé, le pouvoir de réparer ce qui a été abîmé", a souligné la ministre
française déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, initiatrice du forum. Elle
a précisé que son propos s'adressait "particulièrement aux femmes congolaises, aux
femmes de l'Est" où plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers commettent
des exactions - dont des viols, parfois massifs - pour des raisons ethniques, économiques
ou foncières. Le deuxième Forum des femmes francophones avait pour thème : "Les
femmes actrices du développement". L'une des invitées de marque en a été la présidente
de la transition en Centrafrique, Catherine Samba Panza.
« Le peuple que je
dirige désormais a compris que seule la femme peut apporter la paix, la cohésion nationale,
et réunir ceux que la politique a séparés", a souligné Mme Samba Panza, seule femme
présidente de la République de l'espace francophone.
Lundi après-midi, les
femmes et quelques hommes ont travaillé en ateliers dédiés à trois thématiques -
"Femme et éducation", "Femme et pouvoir" et "Femme et paix" - d'où naîtront des recommandations
devant être présentées au prochain sommet de la Francophonie, prévu pour novembre
à Dakar, au Sénégal.
Certaines ont plaidé pour une mobilisation plus fréquente
du réseau de femmes médiatrices de l'Union africaine, chargées d'aider à la résolution
des conflits. Des conflits auxquels des femmes participent aussi, a rappelé Marguerite,
une habitante du Burundi, déchiré par une guerre civile de 1993 à 2003. "Pour résoudre
un conflit, il ne faut pas seulement trouver les victimes. Chez nous, beaucoup de
femmes ont participé à la rébellion. Donc elles ont tué. Quand on a pu comprendre
les femmes rebelles, on a pu les réinsérer dans la société avec leurs victimes", a-t-elle
raconté.