« Entrons dans le Carême, avec un esprit d’adoration et de solidarité fraternelle
»
(RV) Selon le Pape François, se trouve au centre de la liturgie de ce dimanche 2 mars,
« une des vérités les plus réconfortantes » : la Divine Providence. S’inspirant de
la lecture du livre d’Isaïe et de l’Evangile de Matthieu, le Pape assure aux milliers
de fidèles rassemblés place Saint-Pierre pour la prière de l’angélus que « Dieu n’oublie
personne d’entre nous, ni notre nom, ni notre prénom. Il t’aime et ne t’oublie pas.
Quelle belle pensée ! », s’est-il exclamé.
Ce dimanche, le Pape est revenu
sur une thème qui lui est cher : la figure de Dieu comme celle d’un bon Père qui pourvoit
aux besoins de ses enfants. François reconnait que les paroles de l’Evangile de ce
jour peuvent paraître « abstraites voire illusoires » « à toutes les personnes qui
vivent dans des conditions précaires ou même dans une misère qui blesse leur dignité
». Elles sont pourtant d’actualité, a affirmé le Pape. En effet, pour François, elle
nous rappelle qu’on ne peut pas servir deux patrons : Dieu ou la richesse.
«
Un cœur occupé par la soif d’avoir, est un cœur vide de Dieu »
« Tant que
chacun cherche à accumuler pour soi, il n’y aura jamais la justice ». Par deux fois
le Pape répète cette phrase, avant d’expliquer qu’au contraire « si on se fie à la
Providence de Dieu et que nous cherchons ensemble son règne, alors là personne ne
manquera du nécessaire pour vivre dignement » Le Pape appelle les milliers de fidèles,
peu visibles sous leurs parapluies, à mettre de côté leur propre bien-être pour se
montrer généreux. « Un cœur occupé par la soif d’avoir, est un cœur vide de Dieu ».
Voilà qui explique pourquoi Jésus gronde souvent les riches parce que, pour eux, le
risque qu’ils résument leur sécurité à leurs possessions de ce monde est grand. «
Dans un cœur possédé par les richesses, il n’y a plus beaucoup de place pour la foi
». En revanche, poursuit le Pape, « si on laisse à Dieu la place qui est la sienne,
à savoir la première, alors son amour nous pousse à partager aussi les richesses,
à les mettre au service de projets de solidarité et de développement ». Ainsi la providence
de Dieu passe par notre service rendu aux autres, a conclu le Pape qui a répété une
formule qui lui vient de sa grand-mère, comme il confiait au début de son pontificat
: « un linceul n’a pas de poche ! ».
La Providence de Dieu passe le service
rendu aux autres
Et si cela peut sembler peut réaliste, au regard de la
mentalité générale et aux problèmes dus à la crise économique, « si vous y pensez
bien », a relevé le Pape, cela nous fait revenir à la « juste échelle de valeur ».
« Pour faire en sorte que personne ne vienne à manquer de pain, d’eau, de vêtement,
maison, travail ou santé, il faut que tous nous nous reconnaissions comme fils du
Père qui est au ciel et donc frères entre nous, et que nous comportions en conséquence
».
Enfin avant de quitter les pèlerins, le Pape s’est exprimé sur le prochain
temps de Carême, « un chemin de lutte contre le mal accompli grâce aux armes que sont
la prière, le jeûne et la miséricorde ». L’humanité a besoin de justice, de réconciliation
et de paix, a dit le Pape, et pourra en disposer seulement en se recentrant sur Dieu,
qui en est la source. « Entrons dans le carême, avec un esprit d’adoration de Dieu
et de solidarité fraternelle avec ceux qui ces temps-ci sont les plus éprouvés par
l’indigence et de violents conflits ».
Photo : marée de parapluie place
Saint-Pierre, 2 mars 2014