2014-02-28 19:34:27

La lumière reste à faire sur le massacre de l'église saint Patrice


(RV) Il y a près de 38 ans, le dimanche 4 juillet 1976, au tout début de la dictature militaire en Argentine, trois prêtres et deux séminaristes, appartenant à la congrégation des Pallottins, étaient sauvagement assassinés dans la maison paroissiale d’une église de Buenos Aires. Surnommé le massacre de saint Patrice, du nom de la paroisse concernée, cette affaire revient sur le devant de la scène argentine, à la faveur de la reprise du procès. Car les coupables n’ont toujours pas été identifiés.

Les indices retrouvés sur place font peser les soupçons sur un groupe paramilitaire lié au gouvernement de l’époque, et peut-être à l’Ecole supérieure de mécanique de la Marine, le centre clandestin de détention et de torture le plus tristement connu pendant les années sombres de la dictature argentine. Les assaillants voulaient vraisemblablement venger leurs camarades tués lors d’un attentat. Ils accusaient le clergé de l’église Saint-Patrice d’empoisonner les esprits des jeunes par leurs discours gauchisants.

Des religieux engagés aux côtés des plus faibles

Les religieux de la paroisse Saint-Patrice étaient très engagés dans la pastorale des jeunes. Ils s’efforçaient d’être aux côtés des personnes en difficulté et de réveiller les consciences face à la montée des dictatures en Amérique latine. Dans leurs homélies, ils dénonçaient les disparitions. D’où la réaction des partisans du coup d’Etat militaire de mars 1976. Les prêtres avaient d’ailleurs reçu des menaces de mort.

Après le massacre, les autorités militaires élaborèrent la thèse d’une attaque extrémiste. L’enquête fut très vite enterrée face aux pressions, réticences et dépistages. Elle fut rouverte en 1984, avec le retour de la démocratie mais archivée un an plus tard, le massacre étant tombé en prescription. En 2006, le cardinal Bergoglio, futur Pape François, a officiellement entamé la procédure de canonisation des cinq religieux en qualité de martyrs de la foi. Il a confié avoir connu l’une des victimes dont il a pu mesurer la droiture.

Photo : une balle retrouvée sur le lieu du massacre enchâssée dans une croix








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