Le primat de l’Église gréco-catholique d'Ukraine appelle les Européens à se réveiller
(RV) Le futur gouvernement de transition en Ukraine ne sera connu que jeudi au plus
tard. Pendant ce temps, la question urgente à résoudre est celle des finances du pays.
Des diplomates européens sont sur place pour tenter de trouver une solution. Sur le
plan politique, la date du 25 mai pour l’élection présidentielle est maintenue malgré
l’opposition de la Russie. Moscou estime que cela remet en cause l’accord de sortie
de crise signé la semaine dernière. Une déclaration qui n’a pas empêché Vitali Klitschko,
l’ex-champion du monde de boxe et l’un des principaux leaders de la contestation en
Ukraine, de se déclarer candidat.
Monseigneur Svjatoslav Schevchuk, l’archevêque
majeur de Kiev et de Galicie, primat de l’Église gréco-catholique ukrainienne est
en ce moment à Rome. Il a donné une conférence de presse mardi pour revenir sur le
rôle de pacificateur joué par l’Église en Ukraine et il a surtout lancé un appel aux
Européens.
Construire l’Europe en Ukraine
« Je demande à
tous les Européens de se réveiller ». Plus qu’un appel à la solidarité, Mgr Svjatoslav
Schevchuk a averti : « ce qui s’est passé en Ukraine tôt ou tard vous arrivera
». Pour le primat de l’Église gréco-catholique, l’Ukraine fait déjà partie de l’Europe.
Et donc, les pays de l’Union européenne ne peuvent pas faire comme s’il ne se passait
rien. Pour eux le moment est venu de revoir leurs relations avec les Ukrainiens et
surtout avec les jeunes. Il souhaite que les étudiants, ceux qui ont lancé le mouvement
de Maïdan, puissent obtenir plus facilement des visas. « Nous voulons construire
l’Europe en Ukraine. Et seuls les étudiants pourront le faire », a-t-il insisté.
Solidaires les uns des autres
Mgr Svjatoslav Schevchuk a remercié
la Pologne, la Lituanie ou encore la Slovaquie qui font leur possible pour accueillir
des blessés. Et il a appelé d’autres pays à en faire autant. Il a aussi salué le rôle
joué par l’Allemagne et la France dans les médiations pour la paix. Une solidarité
qui selon lui doit continuer car le danger d’une guerre civile en Ukraine est toujours
présent. « Oui nous avons besoin d’une aide économique mais aujourd’hui, le plus
important c’est d’être solidaire les uns des autres », a-t-il conclu.
Photo
: l'archevêque Svjatoslav Schevchuk lors de la conférence de presse donnée à Radio
Vatican à Rome, le 25 février 2014