L’alerte a été lancée cette semaine dans une lettre pastorale par les évêques catholiques
de cette province située dans le sud de la République démocratique du Congo. Plusieurs
dizaines de milliers de km2 sont livrés à la violence de groupes armés, en particulier
de miliciens maï-maï qui réclament une meilleure répartition des richesses et des
rebelles Bakata-Katanga, qui revendiquent l’indépendance du Katanga.
Au nom
de cette cause, de nombreux jeunes, dont des mineurs, sont enrôlés de force, drogués
et soumis à des pratiques magico-religieuses pour les pousser à voler, piller, violer,
torturer et incendier sans aucun état d’âme. Selon l’épiscopat, une main noire manipule
et transforme les jeunes du Katanga en tueurs impitoyables et facilite l’approvisionnement
en armes et minutions aux miliciens dans cette province. Les richesses naturelles
du Katanga seraient à l’origine de cette tragédie, qui provoque également des dégâts
environnementaux très graves.
L'impunité du seigneur de guerre Gédéon
Depuis
l’évasion en septembre 2011 d’une prison de Lubumbashi du seigneur de guerre Gédéon,
plusieurs zones de la province du Katanga sont rentrées dans un cycle d’insécurité
et de violence qui sème la mort parmi les citoyens innocents et contraint des milliers
d’autres à fuir. Les déplacés sont privés d’assistance humanitaire; le taux de mortalité
est élevé.
Les évêques s’insurgent contre la faiblesse et l’attentisme de
l’Etat central, la mauvaise répartition des richesses, la frustration et l’impunité
qui entretiennent ce déchainement de violence. Devant la presse, le porte-parole de
l’Assemblée épiscopale a demandé aux autorités de neutraliser les miliciens et d’apporter
de manière efficace de l’aide aux sinistrés. Mercredi, les Nations unies ont annoncé
l'envoi immédiat d'une centaine de Casques bleus dans la province.