La Revue de la Presse Catholique d’Afrique. Dimanche 23 Février 2014
Par un de ces hasards que même l’inspiration ne saurait expliquer, trois des principaux
organes catholiques d’information sur le continent portent cette semaine des interrogations
à la Une. Si Senkto, le portail de l’Eglise au Sénégal, donne la parole à Frédéric
Diop qui s’interroge : « Les diocèses du Sénégal, à quand le redécoupage ? » ; L’Effort
Camerounais pour sa part s’intéresse aux jeunes : « Quel avenir pour la jeunesse
camerounaise ? », interroge André Fils MBEM. Et au Bénin, La Croix du Bénin
puise dans le contexte particulier du pays pour, prenant le contrepied de la réflexion
publiée par une des figures les plus emblématiques de l’intelligentsia locale, Albert
Tevoedjere en l’occurrence, s’interroge si, effectivement, « Le 10 janvier au Bénin
(constitue bien) une épiphanie prolongée ? »
Si dans mon métier l’intérêt d’une
interrogation est dans la question, il va sans dire qu’il est aussi dans la réponse,
bien entendu. Ainsi, chacun des rédacteurs de ces textes a également apporté une réponse
que nous découvrons.
Sénégal : Diocèses trop vastes Frédéric Diop
précise : « Le découpage administratif du territoire Sénégalais se fait dans le souci
de rapprocher l’administration des administrés et sur des critères démographiques
spatiaux ou géographiques et structurels ». Cette prémisse posée, il soutient « Au
Sénégal certains diocèses sont immensément vastes et sous peuplés tandis que d’autres
sont comme Dakar (…) hyper peuplés de chrétiens mais pas aussi vastes ». Conclusion
logique : il faut redessiner le contour des diocèses : « les autorités devraient se
pencher sur la question », précise-t-il.
Cameroun : le destin de la jeunesse
n’est pas à la carte Au Cameroun, la question sur l’avenir de la jeunesse est
vaste, mais André Fils Mbem n’hésite pas à soutenir que « la jeunesse actuelle fait
peur et l’on se demande si l’élite politique camerounaise prend conscience de la situation
précaire dans laquelle se trouvent nos jeunes ». Pour lui, vu la déliquescence des
structures scolaires par exemple, « au rythme où vont les choses, ne serait-il pas
plus judicieux, plus facile et économique que chaque parent fasse de son domicile
une école et recrute ses enseignants ? ». Question provocatrice qui n’en souligne
que davantage le désarroi de la population des jeunes et adultes. D’où la conclusion,
logique là aussi : « Il faut tout faire pour éviter l’explosion de cette bombe à retardement
».
Les religions ont toutes droit au respect mais ne s’égalent pas Pour
la question posée par Alphonse Quesnum dans la Croix du Bénin, celui-ci écrit (et
cela donne aux lecteurs non connectés à la réalité béninoise de tous les jours de
mieux saisir les enjeux autour d’une date!) : « Etablir le 10 janvier comme date
de célébration du Dieu unique qui offre un piédestal particulier au Vodun (…) dans
le cadre du Bénin, pose profondément problème à ma conscience chrétienne invitée à
annoncer la Bonne nouvelle à temps et à contretemps à tous les mondes et donc à mon
monde ». Toutes les religions ont leurs valeurs et ont droit au respect, mais il faut
veiller à ne pas prendre les unes pour les autres, en un mot !
Continuons
à prier pour nos prêtres Nous terminerons par le rappel angoissé de CENCO dont
nous nous ferons l’écho tant qu’il n’en sera pas autrement : « Les trois pères Assomptionnistes
qui ont été enlevés au mois d'octobre 2012, sont toujours aux mains de leurs ravisseurs.
La Conférence Episcopale Nationale du Congo, et particulièrement le diocèse de Béni-Butembo
continue à demander leur libération. Ces prêtres n'ont rien fait pour mériter ce sort.
Que ceux qui les détiennent se ravisent et qu'ils les laissent servir Dieu ».