2014-02-22 15:30:46

La Revue de la Presse Catholique d’Afrique. Dimanche 23 Février 2014


Par un de ces hasards que même l’inspiration ne saurait expliquer, trois des principaux organes catholiques d’information sur le continent portent cette semaine des interrogations à la Une. Si Senkto, le portail de l’Eglise au Sénégal, donne la parole à Frédéric Diop qui s’interroge : « Les diocèses du Sénégal, à quand le redécoupage ? » ; L’Effort Camerounais pour sa part s’intéresse aux jeunes : « Quel avenir pour la jeunesse camerounaise ? », interroge André Fils MBEM. Et au Bénin, La Croix du Bénin puise dans le contexte particulier du pays pour, prenant le contrepied de la réflexion publiée par une des figures les plus emblématiques de l’intelligentsia locale, Albert Tevoedjere en l’occurrence, s’interroge si, effectivement, « Le 10 janvier au Bénin (constitue bien) une épiphanie prolongée ? »

Si dans mon métier l’intérêt d’une interrogation est dans la question, il va sans dire qu’il est aussi dans la réponse, bien entendu. Ainsi, chacun des rédacteurs de ces textes a également apporté une réponse que nous découvrons.

Sénégal : Diocèses trop vastes
Frédéric Diop précise : « Le découpage administratif du territoire Sénégalais se fait dans le souci de rapprocher l’administration des administrés et sur des critères démographiques spatiaux ou géographiques et structurels ». Cette prémisse posée, il soutient « Au Sénégal certains diocèses sont immensément vastes et sous peuplés tandis que d’autres sont comme Dakar (…) hyper peuplés de chrétiens mais pas aussi vastes ». Conclusion logique : il faut redessiner le contour des diocèses : « les autorités devraient se pencher sur la question », précise-t-il.

Cameroun : le destin de la jeunesse n’est pas à la carte
Au Cameroun, la question sur l’avenir de la jeunesse est vaste, mais André Fils Mbem n’hésite pas à soutenir que « la jeunesse actuelle fait peur et l’on se demande si l’élite politique camerounaise prend conscience de la situation précaire dans laquelle se trouvent nos jeunes ». Pour lui, vu la déliquescence des structures scolaires par exemple, « au rythme où vont les choses, ne serait-il pas plus judicieux, plus facile et économique que chaque parent fasse de son domicile une école et recrute ses enseignants ? ». Question provocatrice qui n’en souligne que davantage le désarroi de la population des jeunes et adultes. D’où la conclusion, logique là aussi : « Il faut tout faire pour éviter l’explosion de cette bombe à retardement ».

Les religions ont toutes droit au respect mais ne s’égalent pas
Pour la question posée par Alphonse Quesnum dans la Croix du Bénin, celui-ci écrit (et cela donne aux lecteurs non connectés à la réalité béninoise de tous les jours de mieux saisir les enjeux autour d’une date!) : « Etablir le 10 janvier comme date de célébration du Dieu unique qui offre un piédestal particulier au Vodun (…) dans le cadre du Bénin, pose profondément problème à ma conscience chrétienne invitée à annoncer la Bonne nouvelle à temps et à contretemps à tous les mondes et donc à mon monde ». Toutes les religions ont leurs valeurs et ont droit au respect, mais il faut veiller à ne pas prendre les unes pour les autres, en un mot !

Continuons à prier pour nos prêtres
Nous terminerons par le rappel angoissé de CENCO dont nous nous ferons l’écho tant qu’il n’en sera pas autrement : « Les trois pères Assomptionnistes qui ont été enlevés au mois d'octobre 2012, sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. La Conférence Episcopale Nationale du Congo, et particulièrement le diocèse de Béni-Butembo continue à demander leur libération. Ces prêtres n'ont rien fait pour mériter ce sort. Que ceux qui les détiennent se ravisent et qu'ils les laissent servir Dieu ».

A la semaine prochaine !








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