(RV) Entretien - Les négociations sur le nucléaire iranien ont repris mardi.
Téhéran et les puissances du 5+1 se retrouvent pour trois jours à Vienne. Il s’agit
maintenant de transformer l’accord historique de novembre en accord global. Il y a
trois mois, les parties s’étaient mises d’accord pour geler certaines activités nucléaires
iraniennes en échange d’une levée d’une partie des sanctions pour le pays.
Reste
que le sentiment général est aujourd’hui au pessimisme, comme l’a résumé lundi le
guide suprême iranien. Selon Ali Khamenei, ces discussions « ne mèneront nulle
part ».
Une semaine plus tôt, l’Agence internationale de l’énergie atomique
saluait les progrès réalisés. La nouvelle politique du président Hassan Rouhani laissait
espérer une bonne tenue des négociations, comme l’analyse avec Antonino Galofaro,
Azadeh Kian, professeure à l’Université Paris 7 Diderot, spécialiste de l’Iran
L'enjeu
est de taille : un accord permettrait une normalisation des relations internationales
entre l'Iran et les Etats-Unis, rompues depuis trente-cinq ans, et éloignerait dans
la foulée l'option militaire évoquée encore récemment par le secrétaire d'Etat américain
John Kerry.
Le 24 novembre à Genève, l'Iran avait conclu avec le groupe des
5+1 – Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne – un accord
intérimaire de six mois prévoyant un gel de certaines activités nucléaires sensibles
en échange de la levée d'une petite partie des sanctions qui étranglent l'économie
du pays. Téhéran a notamment suspendu l'enrichissement d'uranium à 20%, étape importante
vers un niveau militaire (90%).
Entré en vigueur le 20 janvier sous la surveillance
de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ce plan d'action doit maintenant
être transformé en un accord global garantissant sans l'ombre d'un doute la nature
pacifique du programme nucléaire iranien. Les grandes puissances et Israël, considéré
comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, le soupçonnent d'avoir des visées
militaires, ce que le régime islamique a toujours catégoriquement nié.
La réunion
de Vienne est la première d'une série dont le cadre et les échéances restent à définir.
Experts et diplomates jugent peu probable la conclusion d'un accord en l'espace de
six mois, mais la période pourra être prolongée jusqu'à un an par consentement mutuel.
(Avec AFP)