Santé : 1 enfant sur 440 est atteint d'un cancer ou d’une leucémie avant l'âge de
15 ans
Nous revenons sur la journée mondiale contre le cancer chez l’enfant qui s’est célébrée
le 15 février dernier. Le cancer chez l’enfant, concerne en effet tous les enfants
du monde et les chiffres sont alarmants : 1 enfant sur 440 est atteint d'un cancer
ou d’une leucémie avant l'âge de 15 ans. C’est la deuxième cause de mortalité pour
cette partie de la population après les accidents domestiques. Le cancer d’un enfant
bouleverse tout le système familial, notamment au niveau émotionnel : ainsi, il n’est
pas facile d’exprimer son ressenti, ni d’évoquer une maladie potentiellement mortelle.
Informer sensibiliser et recueillir des dons pour aider à la recherche
scientifique
Le but de cette Journée Internationale était d’informer, sensibiliser
et recueillir des dons pour aider la recherche scientifique. Pour l’heure, le travail
des médecins, chercheurs et associations a permis, de faire passer le taux de guérison
de 30% à 80%, entre 1970 et 2010. Des progrès thérapeutiques non-négligeables qui
raniment l’espoir des familles. Selon le Professeur Claude Moreira, chef de l’unité
pédiatrique de l’hôpital le Dantec au Sénégal, le cancer de l’enfant va doubler d'ici
2025. D’après les rapports, 250 000 enfants sont atteints et 90000 décès ont été enregistrés,
dont les deux tiers dans les pays en voie de développement.
700 nouveaux
cas recensés chaque année au Sénégal
Toujours d’après le Professeur Moreira,
en dépit des statistiques fiables pour cerner le mal dans les pays en voie de développement
environ des milliers de nouveaux cas sont répertoriés dans le continent noir par an.
Alors qu'au Sénégal, 700 nouveaux cas sont recensés dans la seule unité de prise en
charge. Le Professeur Moreira a également fait état de l’évolution rapide du cancer
des enfants en quelques semaines alors que ces types de cancer sont guérissables à
80 % si la prise en charge est faite précocement. Le lymphome ou cancer des ganglions,
les leucémies ou cancer de sein, les tumeurs cérébrales sont les plus répandus en
Afrique. Les causes sont surtout liées à la pauvreté, à la culture sanitaire faible
et au manque de médecin et d’infrastructures.
Toujours dans le cadre de la
célébration de la journée mondiale contre le cancer chez l’enfant, l’association Action
contre le cancer infantile au Burkina Faso a organisé, le 7 février dernier à Bobo-Dioulasso,
une conférence de presse sur le thème « Cancers infantiles curables : problématique
d’une prise en charge efficiente ». A cette occasion, la présidente de l’association,
Sylvie Paley, a rappelé que sa structure s’occupe de toutes les formes de cancers
pouvant affecter les enfants de moins de 18 ans. L’objectif étant d’organiser et d’harmoniser
la prise en charge du cancer au Burkina-Faso, à travers la mise en place d’un programme
de lutte contre la maladie.
Le tabagisme, l’alcoolisme, favorisent le cancer
Pour
le docteur Abdoulaye Elola, chirurgien en oto-rhino-laryngologie au Centre hospitalier
universitaire Souro Sanou a défini le cancer comme étant une prolifération anarchique
des cellules de l’organisme, en son sein, sans tenir compte de ses « lois » l’homéostasie.
Et de préciser que le tabagisme, l’alcoolisme, l’exposition au soleil chez les personnes
dépourvues de mélanine, le stress et des facteurs génétiques sont, entre autres, à
l’origine de cette prolifération. La pathologie, poursuit le Docteur Elola, se manifeste
sous différentes formes cliniques, à savoir, les tumeurs et les ulcérations c’est-à-dire
des plaies. A cela s’ajoutent des cancers qui n’ont pas de manifestation clinique
en tant que telle, notamment le cancer de sang. Toujours pour le docteur Elola,
l’anatomie pathologique, soit l’étude morphologique des anomalies macroscopiques et
microscopiques des tissus biologiques et des cellules pathologiques prélevés sur un
être vivant ou décédé, constitue l’unique examen qui permet le dépistage de la maladie,
mais ajoute-t-il, la prise en charge du cancer obéit à des règles, notamment la chirurgie,
la chimiothérapie et la radiothérapie.
Le Burkina-Faso ne profite pas des
acquis en matière de lutte contre le cancer
Le docteur Aimée Kissou, pédiatre
au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou, pour sa part a précisé que « chez
les enfants, on a la chance d’avoir un certain nombre de cancers qui sont curables
». Le docteur Kissou indique aussi que dans certains pays, ils sont appelés « les
cancers guérissables ». Aussi déplore-t-elle, le fait que le Burkina Faso ne profite
pas de ces acquis, car, poursuit-elle, les médicaments coûtent chers et certains ne
sont pas disponibles en plus du fait que les patients arrivent dans les hôpitaux lorsque
la maladie est déjà à un stade très avancé. Président de la Société internationale
d’oncologie pédiatrique, le professeur Giorgio Perilongo, affirme quant à lui, que
le plus grand défi pour les enfants pauvres en ressources est celui de l’accès aux
médicaments essentiels et à un traitement en temps opportun. La plupart des parents
de ces pays apportent à leurs enfants pour consultation souvent à un stade très avancé
et à ce moment, il y a peu d'options de traitement disponibles.
Au Ghana,
l'accès aux centres de traitement est très limitée
Pour le Dr Lorna Renner,
un oncologue pédiatrique basé à Accra, au Ghana, l'accès aux centres de traitement
limitée, le manque de sensibilisation, les coûts des médicaments et l'espace disponible
de la paroisse pour les enfants sont parmi les défis les plus urgents rencontrés par
les enfants atteints de cancer dans son pays. «Je vois ces enfants dans les quartiers
et je vois la douleur dans le visage de leurs parents. Mes collègues médecins au Ghana
font de leur mieux absolue pour essayer d'aider ces enfants , mais le plus souvent
, beaucoup d'entre eux sont déjà très malade ou même à un stade palliatif au moment
où ils reçoivent un diagnostic.
L'accès aux traitements dans de nombreux pays
en développement est souvent difficile pour les familles avec des moyens financiers
limités que les installations médicales sont le plus souvent situés dans les capitales
, loin des zones rurales . Il est impératif que les systèmes de santé de ces pays
à relever ces défis en développant l'infrastructure de santé nécessaires qui comprendrait
des installations satellites dans d'autres zones où la maintenance de routine et les
médicaments peuvent être offerts patients près de chez eux.
Le gouvernement
sud africain doit aider les établissements sanitaires les plus reculés
Quant
à Kenneth Dollman, président de la branche sud-africaine de la Confédération internationale
des organisations de parents d’enfants atteints de cancer, après la phase initiale
de traitement intensif, les patients et leurs familles doivent parcourir de longues
distances pour le traitement de routine ou d'entretien, traitement selon lui, qui
prend souvent que quelques d'heures et qui ajoute à la charge de coût et de temps
de Voyage et de la possibilité d'interruption. Grâce à l'appui des ministères de la
santé du gouvernement de tels services peuvent et doivent être offerts dans des centres
loin des principaux établissements de santé.