Enrico Letta « a restitué à l’Italie une image sérieuse et fiable »
En Italie, Matteo Renzi attendait samedi la fin des consultations en cours au sommet
de l’Etat pour se voir confier la tâche, sauf nouveau coup de théâtre, de former un
nouveau gouvernement. Le président de la République Giorgio Napolitano doit recevoir
Silvio Berlusconi et son parti d’opposition Forza Italia et, en début de soirée,
le Parti démocrate (PD) du jeune maire de Florence.
Deux jours plus tôt, le
secrétaire pressé du PD a poussé vers la sortie le désormais ancien président du Conseil,
Enrico Letta, désavoué par sa formation, mais salué par L’Osservatore romano,
le quotidien du Vatican.
Enrico Letta est accusé de lenteur dans la mise en
œuvre de ses réformes, il lui a donc été demandé de se mettre de côté pour laisser
sa place à Matteo Renzi. Et dès sa décision prise, le secrétaire du parti démocrate
a joué le tout pour le tout, analyse le journal, mais il joue aussi l’avenir de son
parti et surtout celui de toute l’Italie.
Une Italie où le système électoral
rend le pays ingouvernable, estime le journal. Il espère donc qu’avec l’arrivée au
pouvoir de Matteo Renzi, le moment soit arrivé pour la Péninsule de tourner la page
de vingt années « peu utiles, du moins concernant la modernisation institutionnelle
et économique ». Et le contexte semble pour L’Osservatore romano favorable
: les premiers signes, même timides, d’une sortie de crise se font sentir, et le cadre
politique semble avoir mis de côté son « dualisme pro ou contre Berlusconi ».
Mais à l’aube de l’air Renzi, le journal du Vatican rend hommage à Enrico
Letta. Il lui reconnaît la « capacité d’avoir restitué à l’Italie une image sérieuse
et fiable ». Un Letta qui a survécu aux « violentes secousses qui ont accompagné
» en novembre dernier la déchéance de Silvio Berlusconi.
Photo
: Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien, au Palais Chigi, siège de la présidence
du Conseil des ministres