2014-02-14 18:37:30

Mgr Gänswein : « La sérénité de Benoît XVI, ce 11 février »


(RV) Entretien - Mgr Gänswein: Benoît XVI a vécu le 11 février de cette année avec une grande sérénité. « Retiré dans ma prière, je serai toujours avec vous, et ensemble, nous avançons avec le Seigneur ». C’est par ces propos que le 14 février de l’année passée, Benoit XVI prenait congé des paroissiens de son diocèse à Rome, trois jours après l’annonce de la renonciation au ministère pétrinien. Un an après ce geste historique, notre confrère Alessandro Gisotti, s'est entretenu avec le secrétaire particulier du Pape émérite et préfet de la maison pontificale, Mgr Georg Gänswein. L’entrevue commence par le récit de la façon dont le Pape Benoît a passé la journée de mardi dernier, jour du premier anniversaire de sa renonciation :

Le 11 février de cette année fut un jour comme tous les autres : la matinée a commencé avec la Messe, ensuite le bréviaire, puis le déjeuner et la journée a continué. Il est clair que ce jour-là, nous avons également parlé du 11 février 2013 qui fût une journée historique, inoubliable pour tous ceux qui l’ont vécue. On y a pensé, on en a parlé mais cela n’a rien changé au 11 février 2014.

Le Pape Benoît l’a donc passé avec cette sérénité qui est la sienne.
Avec cette sérénité qui est la sienne et qu’il a tout de suite montrée après le 11 février de l’année passée.

Un an s’est écoulé depuis ce geste historique de la renonciation. Comment décririez-vous cette période si particulière pour le Pape Benoît ?
La clef de lecture est ce que le Pape Benoît lui-même a dit au moment du discours de la renonciation : le motif est celui-ci. Il n’y a pas d’autres motifs. Celui qui cherche d’autres motifs, spécule. C’est qu’il n’avait plus les forces et il fallait un Pape qui ait les forces pour bien guider l’Église du Christ. Cet acte est un acte d’amour, un acte de courage mais aussi un acte de grande humilité, d’amour envers le Seigneur et envers l’Église. Et ceci, peut-être qu’il y a peu de gens-moi inclus- qui l’ont tout de suite compris. Cette année, je pense qu’a grandi la conscience que cet acte a été un acte courageux, révolutionnaire, humble et qui portera sûrement ses fruits dans le futur.

Benoît XVI vit une vie « cachée du monde », comme il l’a lui-même dit. Mais cette vie n’est pas isolée. Qu’est-ce qui vous touche dans la manière dont le Pape émérite passe sa journée ?
Ce que le Père Lombardi a dit est très beau : le Pape Benoît vit caché, dans la discrétion mais non pas isolé car souvent, la discrétion et la réserve sont confondues avec le fait d’être isolé et cela n’est absolument pas vrai. Le Pape Benoît vit- comme nous le savons- dans le monastère Mater Ecclesiae, il a ses contacts, son rythme quotidien : il y a des visites, il y a le courrier, il y a aussi de nombreux contacts externes…Mais il a voulu vivre de cette façon afin de prier pour l’Église et pour que son successeur s’y trouve à son tour à son aise.

Il y a un an, beaucoup craignaient la cohabitation inédite, extraordinaire entre les deux Papes. Au contraire, nous nous apercevons qu’il y beaucoup de naturel dans les rapports entre ces deux serviteurs du Seigneur : ils l’ont dit, ils se sentent comme deux frères…
C’est vrai. Beaucoup, je pense, ont eu cette idée ou ce doute : est-ce qu’une cohabitation entre le Pape émérite et le Pape en exercice pourra se faire ? Qui connaît le Pape Benoît ne pouvait pas avoir de doutes sur le fait qu’il ne se serait pas immiscé dans la gouvernance de son successeur. Et il en est ainsi. Mais c’était une belle chose que, tout de suite après l’élection, le Pape François ait cherché à contacter son prédécesseur et que ce premier contact soit le début d’une bonne et belle amitié qui se développe chaque jour.

Nombreux sont ceux qui voudraient encore rencontrer le Pape Benoît, pouvoir lui parler. Nous savons également que beaucoup écrivent au Pape Benoît. Que voulez-vous dire à ces fidèles ? Comment le Pape Benoît accueille-t-il ce grand amour de la part de si nombreuses personnes ?
Ceci est une consolation énorme pour le Pape Benoît, ça lui remplit le cœur de joie mais aussi de gratitude envers les personnes qui l’aiment et envers le Seigneur. Il est clair- et ici aussi, je demande de la compréhension- qu’il n’est pas possible que le Pape Benoît accueille toutes les demandes pour pouvoir le rencontrer, pour pouvoir le voir parce qu’elles sont trop nombreuses. Ils n’écrivent pas seulement d’Italie mais du monde entier. Mais le Pape Benoît est très, très reconnaissant pour tous ces signes de proximité, d’amour et d’affection.

Photo: Mgr Gänswein et notre confrère Alessandro Gisotti








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