(RV) Entretien - Les attaques se multiplient dans le nord-est du Nigeria.
Jeudi, neuf soldats nigérians ont été tués par des islamistes de Boko Haram qui ont
pris en embuscade un convoi de l'armée, dans le district de Madagali, dans l'Etat
d'Adamawa. Deux jours auparavant, une quarantaine de personnes ont péri dans l'Etat
voisin de Borno, au cours de deux attaques attribuées aux insurgés islamistes.
Le
village de Konduga, situé dans le nord-est du pays, a été rasé à près de 70%, jusqu’à
ses fondations. Au moins 39 civils ont été tués selon le gouverneur de l’Etat de Borno.
Au lendemain d’un assaut conduit par 400 hommes armés, il a décrit l’attaque : des
centaines d’habitations ont été brulées, les maisons tout comme la mosquée et les
bâtiments officiels ont été criblés de balles. Il pourrait s’agir de violences ethniques,
mais le gouverneur accuse Boko Haram.
Pour Marc-Antoine Pérouse de Montclos,
professeur à l’Institut français de géopolitique à Paris VIII, si la secte
islamiste vise des civils, c’est parce que ces derniers ont été recrutés, pour certains
d’entre eux, par l’armée. Il est interrogé par Marie Duhamel :
Photo
: les maisons incendiées du village de Konduga dans le nord-est du Nigeria le 12 février
2014 après une attaque ayant fait au moins 39 morts