L'Eglise sud-africaine rappelle l'importance de la démocratie
En Afrique du Sud, les évêques et les responsables religieux plaident en faveur d’une
plus grande transparence et plus de sens des responsabilités après vingt ans de démocratie
et à moins de trois mois des élections générales prévues le 7 mai. L’Afrique du Sud
est la première économie africaine, mais 47% des sud-africains vivent sous le seuil
de pauvreté. La politique économique du président Jacob Zuma, lui-même soupçonné de
corruption et de détournement de fonds publics, est critiquée alors que le chômage
touche près d’un sud-africain sur deux. Le secteur minier est en proie à des grèves
répétées et la monnaie locale a perdu 25 % de sa valeur depuis un an.
Dans
un contexte sociopolitique difficile, l’Eglise catholique veut faire entendre sa voix.
Dans un document, elle souligne que la démocratie est un trésor qu’il ne faudrait
gaspiller. Elle a permis d’accorder les mêmes droits à tous les citoyens et de restaurer
la dignité de la majorité noire qui avait été niée par l’apartheid. Les responsables
catholiques se félicitent de l’amélioration des conditions de vie de la population,
du développement des infrastructures et des services fournis par l’Etat, ainsi que
de l’attention réservée aux problèmes sociaux. Mais il y a des ombres au tableau :
trop de personnes vivent encore dans des conditions intolérables, les enlèvements
et la violence domestique sont monnaie courante, et les comportements racistes n’ont
pas totalement disparu.
D’où l’exhortation à reconstruire le pays conformément
aux valeurs de l’Evangile. Les évêques et les responsables religieux interpellent
directement les forces de l’ordre, les éducateurs, les familles et le clergé. Car
il est urgent de déraciner la criminalité, le trafic de drogue, la traite des êtres
humains, la corruption, de bannir la xénophobie et de créer de nouveaux emplois. Le
processus démocratique ne concerne pas seulement les responsables politiques. Tous
doivent se sentir concernés, à commencer par les associations civiles et ecclésiales.
Photo:
bureau d'enregistrement pour le vote du 7 mai prochain