(RV) Le président du Conseil italien Enrico Letta a annoncé ce jeudi soir qu’il présenterait
vendredi sa démission au président de la République Giorgio Napolitano. Sa décision
fait suite au vote de la direction du Parti démocrate ce jeudi après-midi.
Un
peu plus tôt dans la journée, le chef du Parti Démocrate, Matteo Renzi, avait demandé
à Enrico Letta de quitter le pouvoir, et la « formation en urgence d'un nouveau
gouvernement », tout en le remerciant pour le travail accompli depuis son arrivée
à la tête du gouvernement italien, au printemps 2013. Matteo Renzi a appelé à «prendre
le risque du changement, à sortir des marécages, à changer d’horizon et de rythme
». Cependant, il écarte toute idée d’élections anticipées, souhaitant renouveler
jusque 2018 la coalition actuelle qui réunit la gauche du Parti démocrate avec le
centre-droit.
A l'automne 2013, Enrico Letta avait surmonté, à la surprise
générale, une motion de défiance venue de la droite. C'est finalement de son propre
parti, le Parti démocrate, de centre-gauche, que vient son renversement quelques mois
plus tard.
Tout en évoquant un projet de «relance radicale», Matteo
Renzi a proposé de reprendre à son compte comme «simple contribution» le plan
"Engagement Italie" présenté mercredi par Enrico Letta comme programme de gouvernement.
Probabilité
d'un exécutif intergénérationnel
C’est donc maintenant sur les épaules
du président de la République Giorgio Napolitano, 88 ans, que repose encore une fois
la responsabilité d’appeler une nouvelle personnalité à la formation d’un gouvernement
de coalition. S’il est nommé, à 39 ans, Matteo Renzi pourrait devenir le plus jeune
Premier ministre de l’Histoire italienne. Une cohabitation insolite s’engagerait alors
entre le chef d’État le plus âgé et le chef de gouvernement le plus jeune de l’Union
européenne. (RV avec agences)
Photo : le chef du gouvernement italien (de
face) et le chef du Parti démocrate lors d'un entretien en décembre 2013