Les évêques brésiliens s'insurgent contre l'extrême violence en prison
(RV) Une réforme du système carcéral s’avère urgente au Brésil pour éviter que le
surpeuplement des prisons puissent déclencher de nouveaux épisodes sanglants de violence.
C’est l’analyse de la Conférence épiscopale brésilienne après les incidents survenus
dans le complexe pénitentiaire de Pedrinhas, dans l’État du Maranhão, où 63 détenus
ont été tués en un an.
Les évêques brésiliens déplorent que l’État ne s’occupe
de la situation pénitentiaire que lorsque surviennent des événements terribles, comme
ceux du Maranhão. Selon les évêques, les « solutions d’urgence » proposées par les
autorités, comme par exemple le transfert des détenus les plus dangereux dans des
structures fédérales de haute sécurité, n’attaquent pas le problème à la racine et
ne conduisent pas à des réformes structurelles exigées par l’actuel système de justice
pénale.
Torture et conditions inhumaines
Selon le document,
« l’échec du système de justice pénale au Brésil est dû à une politique d’incarcération
massive et témoigne des conditions de détention inhumaines », avec des pratiques
qui se rapprochent de « la torture » et « un manque de préparation des membres
du personnel pénitentiaire ».
Selon les évêques, 40 % des 500 000 détenus
du pays sont toujours en attente d’un procès, alors que des milliers d’autres ont
déjà purgé leur peine mais, étonnamment, restent en prison. L’archevêque de Rio
de Janeiro Mgr. Orani João Tempesta avait rencontré la présidente brésilienne Dilma
Rousseff le 21 janvier dernier pour lui faire part des préoccupations de l’Eglise
du Brésil sur ces questions.
Photo : un détenu victime des violences
entre gangs en prison est évacué du centre de Pedrinhas