Le patriarcat de Moscou pas opposé à un concile panorthodoxe
(RV) Le patriarcat de Moscou n’est nullement hostile à la convocation d’un concile
panorthodoxe : le métropolite Hilarion, président du Département pour les relations
extérieures du patriarcat de Moscou, a fermement rejeté les critiques formulées par
des représentants du patriarcat œcuménique de Constantinople. Le métropolite de Chalcédoine,
Athanase, a ainsi accusé l’Eglise orthodoxe russe de vouloir saboter la préparation
du concile panorthodoxe, en chantier depuis cinquante ans et récemment relancée par
le patriarche de Constantinople, Bartholoméos 1er. De son côté, le métropolite de
Prousse, a déclaré que le patriarcat de Moscou avait choisi, une fois encore, de s’isoler
par rapport à la communion des Eglises orthodoxes.
Hilarion récuse ces accusations.
Selon ses mots, l’Eglise orthodoxe russe pense, il est vrai, que la méthode adoptée
jusqu’ici n’a pas été efficace. Cependant, elle prend une part active et dynamique
aux travaux préparatoires. Qui plus est, le Patriarcat de Moscou, en attribuant au
futur concile une grande importance, étudie attentivement tous les thèmes qui y seront
soulevés. Autant de sujets qui pourraient être source de tensions entre les Eglises
orthodoxes : le calendrier liturgique, les autonomies, l’avenir de la diaspora orthodoxe,
les relations avec les autres Églises, les questions éthiques et sociales, la primauté...
Pas de volonté d’isolement non plus : l’année dernière, souligne le métropolite Hilarion,
le patriarche de Moscou Kyrill a célébré des offices communs et eu des conversations
fraternelles avec les primats de treize Églises orthodoxes locales, c’est-à-dire avec
toutes, à une seule exception.
Le projet de convocation d’un concile fut lancé
lors de la première conférence panorthodoxe de Rhodes en 1961. Récemment, le patriarche
de Constantinople Bartholomée a invité les patriarches et les archevêques de toutes
les Églises orthodoxes à une rencontre à Constantinople, afin d’accélérer la préparation
du concile qui pourrait alors se tenir en 2015. Ce rendez-vous historique devrait
permettre à l’Eglise orthodoxe, forte de ses 200 millions de fidèles, de réaffirmer
sa présence dans le monde.