2014-02-11 15:50:53

Dialogue historique entre Chine et Taïwan


(RV) Entretien - C’est un dialogue historique que la Chine et Taïwan ont instauré ce mardi. Les représentants spéciaux des deux gouvernements se sont retrouvés dans une ville symbolique de leur histoire : Nankin, qui fut la capitale du camp nationaliste (Taïwan) durant la guerre civile.

Wang Yu-chi, l’officiel taïwanais chargé des relations avec la Chine continentale a affirmé que cette rencontre ouvrait un « nouveau chapitre » dans l’histoire chinoise. De son côté, Zhang Zhijun, le chef du Bureau chinois des Affaires taïwanaises a souligné que tant que les deux gouvernements chemineront « sur la voie du développement pacifique », ils devront et pourront assurément se rapprocher dans l’avenir.

Pour Taïwan, il s’agit de rendre irréversible ce rapprochement, quelque soient les futurs résultats électoraux sur l’île. Pour Pékin, les motivations sont plus complexes comme l’explique à Xavier Sartre, Alain Wang, sinologue, enseignant et journaliste RealAudioMP3

Cette première prise de contact officielle a pour but de tisser des relations qui débouchent sur une plus grande confiance entre les deux rives du détroit de Formose. Mais ce processus sera long et aucune rencontre entre les deux présidents n’est prévue dans un avenir proche, même si le prochain sommet de l’APEC (l’Organisation de coopération économique des pays d’Asie-Pacifique) est présenté comme une occasion idéale.

La Chine peut intervenir à tout moment

Cette politique de rapprochement est récente et remonte à l’élection du chef du Kuomintang, Ma Ying-jeou, au poste de président de Taïwan. Il cherche à consolider sa politique et à la rendre intouchable même si les indépendantistes revenaient au pouvoir. Mais « la base de discussion demeure le consensus de 1992, c’est-à-dire les trois "non" : pas d’indépendance, pas de réunification et pas de recours à la force », précise le sinologue.

Du côté chinois, Alain Wang explique qu’il ne faut pas oublier qu’en 2005, « l’Assemblée nationale populaire a voté une loi anti-sécession qui permet à la Chine d’intervenir à tout moment au cas où Taïwan proclame son indépendance ».

« La Chine et Taïwan sont tributaires l’un de l’autre sur le plan économique, les deux rives se sont rapprochées énormément, donc ni l’une ni l’autre n’a intérêt à voir surgir des problèmes politiques qui mèneraient à un conflit armé » conclut Alain Wang.


Photo : Le Taïwanais Wang Yu-chi après les discussions avec la Chine à Nankin







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