Les Suisses se rendent de nouveau aux urnes dimanche. Trois sujets font l'objet d'une
votation : l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire, mais surtout le financement
de l’avortement ou encore « l’immigration massive d’étrangers et de requérants d’asile
».
La victoire du oui à cette dernière votation à l’initiative de l’Union démocratique
du centre, l'UDC connu pour ses positions extrêmes sur les questions d’immigration,
remettrait en question les accords de libre circulation avec l’Union européenne. L’UDC
veut également réintroduire des plafonds annuels d’immigrés et des contingents pour
les autorisations de séjours en Suisse, s’appliquant aussi aux frontaliers et aux
requérants d’asile. Les Eglises chrétiennes ont appelé leurs fidèles à rejeter cette
initiative.
Olivier Bonnel a interrogé Dominique Sherrer est porte-parole
de Caritas Suisse à Lucerne
Si
l’initiative était acceptée, il faudrait s’attendre à des durcissements insoutenables
du droit d’asile qui bafoueraient les obligations internationales dans ce domaine.
Le nombre de demandes d’asile dépend fortement des crises politiques qui ont lieu
dans le monde et le nombre de personnes qui vont demander l’asile est difficilement
prévisible. Si cette initiative était acceptée, on a peur que le climat général en
Suisse, avec un respect des immigrants, continuerait de se détériorer et ce pourrait
être l’intention des personnes à l’initiative de cette votation, mais on espère que
la population suisse va refuser une telle dégradation notamment du droit d’asile. Ce
qui est pour nous très important… Nous soutenons tous les mesures qui peuvent aider
à une intégration de toutes les personnes en Suisse. Caritas Suisse travaillent ainsi
avec les personnes pauvres, les requérants d’asile ou les Suisses même qui ont des
problèmes financiers, et nous soutenons tous les mesures qui confortent la solidarité
au sein de la population en Suisse, locaux ou migrants, pour qu’il y ait un climat
de solidarité et moins de tension.
Le modèle suisse d’intégration est-il
menacé aujourd’hui ? Nous on pense surement que cette initiative peut mettre
en danger le droit d’asile et les obligations internationales de la Suisse. Cependant
la Suisse a encore beaucoup de possibilités pour l’intégration, mais il faut vraiment
les utiliser. On aide les migrants, surtout les requérants d’asile, à apprendre la
langue ou à trouver un travail. Si on veut une intégration et de la solidarité, il
faut travailler pour cela.