2014-02-06 17:56:28

Attaque onusienne : est-ce la fin de l'état de grâce pour l'Église catholique ?


(RV) Quoi de plus odieux qu’un abus sexuel commis sur un enfant ? Surtout quand l’auteur est un membre du clergé qui devrait donner l’exemple par une attitude irréprochable. C’est sans doute à cette monstruosité que pensait le cardinal Joseph Ratzinger, lorsqu’en mars 2005, quelques jours avant son élection au trône de Pierre, il dénonçait avec force les « souillures dans l’Eglise, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient » appartenir totalement à Jésus.

Avant et puis surtout après son élection, Joseph Ratzinger a pratiqué dans ce domaine une politique de tolérance zéro. Il s’est entouré de collaborateurs rigoureux pour combattre ce fléau, a envoyé des directives aux Églises locales et s’est efforcé de lutter contre la chape de silence qui avait entouré ces pratiques. En Irlande, aux Etats-Unis, en Allemagne…. les épiscopats, traumatisés par le scandale, ont fait amende honorable, adopté des normes sévères et mis en place des structures de prévention. Pour la seule période 2011-2012, près de 400 prêtres ont été réduits à l'état laïc. Plusieurs évêques accusés d'avoir couvert les crimes pédophiles ont dû démissionner.

Manipulation, négligence, excès de zèle, acharnement suspect ?

Alors pourquoi un tel rapport maintenant ? Un rapport qui semble avoir été rédigé il y a plus de dix ans. Comment peut-on affirmer que les pratiques adoptées par le Saint-Siège ont porté à la poursuite des abus et à l'impunité des coupables ? Certes, on n’en fait jamais assez pour lutter contre la pédophilie. Mais cela ne justifie pas une telle charge, une telle violence dans les termes. Et si les abus sexuels sont un crime que tous les Etats doivent prévenir et punir, de quel droit, en revanche, un comité de l’ONU peut-il demander au Vatican une approche plus souple de l’avortement ou du mariage gay ?

Il est vrai que le Vatican, de son côté, n’a jamais ménagé les agences de l’ONU qui mènent des campagnes de planning familial dans les pays les plus pauvres. Difficile pourtant d’imaginer que 18 experts indépendants, de plusieurs pays, aient accepté de participer à un règlement de comptes. Manipulation, négligence, excès de zèle, acharnement suspect ? Amadoués voire séduits pendant des mois par la popularité du Pape François, les médias non confessionnels sont eux-mêmes surpris par cette attaque en bonne et due forme. Reste à savoir si l’état de grâce dans lequel l’Église catholique a vécu depuis le 13 mars dernier est déjà terminé ?

Romilda Ferrauto








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