L'Onu accuse le Vatican de violer la Convention sur les droits de l'enfant. Le Saint-Siège
réagit.
(RV) Le Vatican est sommé de relever immédiatement de ses fonctions toute personne
suspectée d'abus sexuel et de déférer leur cas aux autorités judiciaires compétentes
à des fins d'enquête et de poursuites. Le rapport du Comité de l’ONU sur les droits
de l’enfance a été publié ce matin. Il accuse directement le Saint-Siège de ne pas
en avoir fait assez, et de violer la Convention sur les droits de l'enfant.
Les
mots sont très durs, la déclaration de l’ONU tombe comme un couperet. Publié ce mercredi
matin à Genève, le rapport du Comité de l’ONU sur les droits de l’enfance fait l’impasse
sur la politique de tolérance zéro appliquée par Benoît XVI. Il semble ignorer ou
ne pas tenir compte du travail accompli par la Congrégation pour la doctrine de la
Foi et de la rigueur appliquée par l’ancien promoteur de Justice, Mgr Charles Scicluna.
A la mi-janvier, ce même Comité constitué de 18 experts indépendants des droits de
l'Homme de divers pays avait auditionné les représentants du Vatican et avait demandé
au Saint-Siège de rendre accessibles tous ses dossiers concernant les auteurs des
abus et ceux qui ont couvert ces crimes.
Au cours de cette audition inédite,
l’observateur permanent du Saint-Siège à Genève avait rappelé que des consignes très
strictes avaient été données aux évêques leur recommandant notamment la collaboration
avec les autorités civiles. Dans son rapport, le Comité accuse le Saint-Siège de ne
pas avoir reconnu l'étendue des crimes commis et de ne pas avoir pris les mesures
nécessaires pour traiter les cas d'abus sexuels d'enfants et protéger ces enfants.
Il va même jusqu’à affirmer que les politiques et les pratiques retenues par le Saint-Siège
ont conduit à la poursuite de ces abus et à une impunité pour leurs auteurs.
La
réaction immédiate du Saint-Siège
Le Saint-Siège n'a pas tardé à réagir.
Dans un communiqué, il fait savoir que « selon les procédures particulières prévues
pour les signataires de la Convention, le Saint-Siège prend acte des Observations
Conclusives sur les Rapports Respectifs, observations qui seront soumises à une étude
et un examen minutieux.»
Le Saint-Siège « regrette toutefois de constater
dans certains points des Observations Conclusives une tentative d’interférer dans
l’enseignement de l’Eglise Catholique sur la dignité de la personne humaine et dans
l’exercice de la liberté religieuse. » Enfin,le Saint-Siège « réitère
son engagement à défendre et protéger les droits de l’enfant, en accord avec les principes
promus par la Convention sur les Droits de l’Enfant et selon les valeurs morales et
religieuses offertes par la doctrine catholique.»
Photo: la
présidente du Comité, la Norvégienne Kristen Sandberg