L'engagement du Saint-Siège contre les abus sexuels
(RV) Si les cas d'abus sexuels dans l'Église font encore la Une de l'actualité, le
Saint-Siège ne ménage pas ses efforts en matière de lutte contre la pédophilie. Un
engagement qui remonte déjà à plusieurs années. Voici quelques moments-clés relatant
cette détermination du Vatican.
- En 2001, Jean-Paul II publie le Motu Proprio
intitulé Sacramentorum Sanctitatis Tutela, qui attribue à la Congrégation pour
la doctrine de la foi la compétence pour traiter et juger selon le droit canon une
série de délits particulièrement graves, parmi lesquels les abus sexuels. Ce décret
était accompagné d’un certain nombre de directives regroupées sous le titre de Normae
de Gravioribus Delictis. Ces normes ont été renforcées par le cardinal Ratzinger,
alors préfet de la Congrégation. Elles soustraient notamment les cas d'abus au diocèses
pour les confier à Rome, afin que les épiscopats n'aient pas la tentation d'étouffer
les affaires. Parmi les mesures-phares : la prolongation à 28 ans du délai de prescription
des crimes d'abus sexuels.
- C’est le futur Pape allemand, qui en 2003, demande
à Jean-Paul II que la lutte contre les abus sexuels sur les mineurs soient une «
priorité de l’Église », rappellera Mgr Scicluna, l’ancien promoteur de justice
au Vatican, qui a été chargé par le cardinal Ratzinger de travailler sur la question.
- Le 19 mars 2010, Benoît XVI publie une lettre aux catholiques d’Irlande.
« Le devoir qui se présente désormais à vous est celui d'affronter le problème
des abus qui ont lieu au sein de la communauté catholique irlandaise et de le faire
avec courage et détermination », écrit notamment le Pape.
- Le 11 juillet
2013, le Pape François a signé un motu Proprio redéfinissant, entre autres, les sanctions
pénales contre tout abus envers des mineurs. Ces sanctions concernent explicitement
l'ensemble de la catégorie des délits contre les mineurs : la vente, la prostitution,
l'enrôlement et les violences sexuelles à leur encontre, la pédopornographie, la détention
de matériel pédopornographique et les actes sexuels avec des mineurs.
- Le
5 décembre 2013, le cardinal américain Mgr Sean O'Malley, archevêque de Boston, et
membre du Conseil des huit cardinaux travaillant autour du Pape à la réforme de la
Curie avait annoncé que François avait décidé de constituer une commission spéciale
pour la protection des mineurs. Le but de cette commission, précisait le cardinal,
est de sécuriser l’environnement de l’enfant via des codes de bonne conduite professionnelle,
des attestations de capacité au ministère sacerdotale, et le contrôle du casier judiciaire
ou l’évaluation psychiatrique des personnes concernées. La coopération avec les autorités
civiles et la dénonciation des délits, ainsi que l’observation des lois civiles sont
également prévues.
Photo : Mgr Charles Scicluna, ancien promoteur de
justice au Vatican, chargé du dossier des abus sexuels