L'Eglise maronite veut sortir le Liban de sa crise politique
(RV) Quelle est la situation au Liban ? L’Église maronite a publié mercredi un mémorandum
pour aider le pays à sortir de la crise politique. Faute de parvenir à adopter une
loi électorale depuis dix mois, le gouvernement a prolongé son mandat et expédié les
affaires courantes, perdant un peu plus de légitimité.
Le nouveau Premier
ministre n’arrive pas à former un nouveau cabinet. Dans ce contexte, la présidentielle
de mai prochain est menacée de blocage politique. L’Eglise maronite appelle donc toutes
les parties à œuvrer pour la consolidation et l’édification d’un état fort et capable.
Les précisions de Jean-Baptiste Cocagne
Consciente
de la gravité de la situation, l’Eglise maronite estime qu’elle ne peut pas rester
les bras croisés. Réunis mercredi matin, les évêques maronites ont publié leur mémorandum,
sur lequel ils travaillent depuis dix mois.
« Le Liban vit une situation
très grave, affirme Mgr Paul Mathar, l’archevêque maronite de Beyrouth. Il
faut préserver le pays. Dans six ans, nous célébrerons le premier centenaire de l’Etat
libanais. Nous n’acceptons pas qu’il y ait un vide constitutionnel et que nous ne
puissions pas élire un nouveau président. » « Sans cela, le pays est décapité »,
a ajouté l’archevêque.
Un Etat capable et fort, c’est la seule solution préconisée
par l’Eglise maronite. L’élection d’un nouveau président est donc une nécessité. Un
appel fort pour revenir aux fondamentaux de l’unité du Liban, aux racines de ce pays
aux confessions multiples.
« C’est une très belle lettre, sincère, qu’a
écrite le patriarche maronite, selon Fady Noun, journaliste au quotidien L’Orient
Le jour, pour rappeler aux Libanais, aux composantes musulmanes et chrétiennes
de la société politique libanaise qu’elles ont fait le Liban ensemble, en 1920, quand
le grand Liban était proclamé. »
« Elle doivent en préserver l’existence
ensemble, conclut le journaliste. Le Liban a besoin de toute sa mémoire historique
pour faire face avec succès à cette crise existentielle qu’il traverse ». Reste
désormais à voir comment cet appel de l’Eglise maronite sera reçu par les leaders
politiques libanais.