Le Pape nous invite à soulager toutes les misères d'aujourd'hui
(RV) Il s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. Ces mots de Saint Paul
aux corinthiens servent au Pape François pour élaborer son message de Carême 2014.
Que nous disent-elles, ces paroles de Saint Paul, à nous chrétiens d’aujourd’hui ?
Que signifie, pour nous aujourd’hui, cette exhortation à la pauvreté, à une vie pauvre
dans un sens évangélique ? Ce sont les questions posées par le Pape François au début
de son message. Le pape qui invite les chrétiens à se pencher sur la misère de leurs
contemporains. Dans son premier Message pour le Carême, il encourage les chrétiens
à soulager la misère, qu’elle soit matérielle, morale ou spirituelle. Dans ce texte
publié ce mardi, le pape fustige l’idolâtrie du pouvoir et de l’argent, l’esclavage
"du vice et du péché". Il appelle à une conversion "à la justice, à l’égalité,
à la sobriété et au partage".
Compte-rendu de Bernard Decottignies :
Dieu
est descendu parmi nous, il s’est dépouillé, pour nous devenir semblable en tout.
Il nous a envoyé son fils. La raison qui a poussé Jésus à se faire pauvre n’est pas
la pauvreté en soi, mais pour être au milieu de nous, qui sommes pécheurs, et pour
se charger du poids de nos péchés. Et le Pape de souligner que nous pourrions penser
que cette « voie » de la pauvreté s’est limitée à Jésus, et que nous, qui venons après
Lui, pouvons sauver le monde avec des moyens humains plus adéquats. Il n’en est rien,
assure le Pape. A chaque époque et dans chaque lieu, Dieu continue à sauver les hommes
et le monde grâce à la pauvreté du Christ, qui s’est fait pauvre dans les Sacrements,
dans la Parole, et dans son Église, qui est un peuple de pauvres. Quel enseignement
en tirer : nous les chrétiens, nous sommes appelés à regarder la misère de nos frères,
à la toucher, à la prendre sur nous et à œuvrer concrètement pour la soulager.
Et
le Pape distingue alors trois types de misère : la misère matérielle, la misère morale
et la misère spirituelle. La misère matérielle est celle qui est appelée communément
pauvreté et qui frappe tous ceux qui vivent dans une situation contraire à la dignité
de la personne humaine. Il faut tout faire pour queles consciences se convertissent
à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage. Pour le Pape la misère morale
n’est pas moins préoccupante. Elle consiste à se rendre esclave du vice et du péché.
L’alcool, la drogue, le jeu, la pornographie ! Combien de personnes ont perdu le sens
de la vie, sont sans perspectives pour l’avenir et ont perdu toute espérance ! Et
le Pape ajoute : la misère morale peut bien s’appeler début de suicide. Quant à la
misère spirituelle, nous pouvons trouver dans l’Evangile l’antidote véritable. Pour
ce Carême, le Pape nous rappelle que la vraie pauvreté fait mal : un dépouillement
sans cette dimension pénitentielle ne vaudrait pas grand-chose. Méfions-nous de l’aumône
qui ne coûte rien et qui ne fait pas mal.