Si dans les démocraties occidentales, la presse est souvent entre les mains de groupes
puissants et influents, à Cuba elle est soumise, comme on le sait, à d’importantes
restrictions de la part du parti unique. Et pourtant, le Vatican veut y croire. Il
a convoqué cette semaine à La Havane plusieurs évêques d’Amérique centrale et des
Caraïbes pour un séminaire consacré à la communication. Quatre jours de conférences
dans un pays où la communication est étroitement et rigoureusement contrôlée.
La
nouvelle n’est pas passée inaperçue à tel point que le journaliste argentin Alver
Metalli salue, dans les colonnes de Vatican Insider, le courage et l’audace
du Vatican et de l’Église catholique cubaine, d’autant, signale-t-il, que la grogne
monte à Cuba contre la presse officielle. Celle-ci est régulièrement attaquée avec
des accents inédits, relayés par une revue catholique, tenue par des laïcs, mais soutenue
par l’archevêque de La Havane. Dans les colonnes de ce journal, un politologue a ainsi
accusé la presse officielle de se limiter à rapporter le point de vue du gouvernement
et de ne pas refléter les problèmes et les préoccupations réelles de la population.
Une presse officielle incapable de s'adapter
Un écrivain national
bien connu lui reproche son immobilisme : elle continue, selon lui, à appliquer des
critères importés il y a plus de 20 ans d’Union soviétique et d’être même incapable
de s’adapter aux nouvelles orientations plus réformistes données par Raoul Castro.
A Cuba, on ne donne aucune information tant que le département idéologique du Parti
communiste ne s’est pas prononcé.
Quant aux Cubains, ils s’arrangent pour
contourner les restrictions d’autant que les nouvelles technologies rendent l’information
incontrôlable. Dans ce domaine, l’Église est à l’avant-garde. Le séminaire qu’elle
organise se concentrera sur ce que signifie aujourd’hui communiquer. Le cardinal Claudio
Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales estime
que ce séminaire est la preuve que les choses sont en train de changer à Cuba. Ce
dicastère de la Curie romaine va d’ailleurs parrainer un cours de deux ans destiné
à 45 étudiants cubains. (source Vatican insider)