(RV) Les mouvements de défense de la famille sont quasiment les seuls à en parler
et le vote pourrait passer inaperçu. Deux jours après la grande manifestation européenne
de la Manif Pour Tous, le Parlement européen examinera ce mardi, en séance plénière,
sans aucun débat préalable, le rapport Lunacek, présenté comme la feuille de route
de l’UE contre l’homophobie et les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle
et l’identité de genre. La députée européenne autrichienne, Ulrike Lunacek, a été
chargée de rédiger un rapport sur l’homophobie en Europe et les moyens d’y remédier.
Officiellement, l’objectif de ce rapport est de lutter contre l’homophobie.
Mais selon les défenseurs de la famille, au lieu de se concentrer sur les discriminations
dont sont victimes les homosexuels, il mélange des questions très différentes et entretient
une grande confusion. Il s’étend notamment à la fameuse idéologie du genre. Par ailleurs,
le texte sous-entend que les mariages homosexuels devraient être reconnus par les
Etats européens qui ne l’ont pas encore fait et qui maintiennent la distinction homme-femme
dans le mariage. Même si cette résolution n'est pas juridiquement contraignante, elle
invite les Etats membres à adapter leur droit de la famille aux changements que connaissent
actuellement les structures et les modèles familiaux.
La question du genre
en filigrane Le document va jusqu'à inclure la possibilité que
les enfants aient plus de deux parents, car cela ouvrirait la voie à une meilleure
reconnaissance des familles arc-en-ciel, tout comme des familles recomposées. Le rapport
recommande aussi de garantir l’accès des femmes célibataires et des femmes lesbiennes
aux traitements de fertilité et aux traitements de procréation médicalement assistée
et de favoriser dans les écoles l’enseignement des questions concernant l’orientation
sexuelle, l'identité de genre et l'expression du genre.
La manif pour Tous,
qui demande le rejet pur et simple du rapport, dénonce un projet visant à favoriser
les revendications du lobby LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transexuels et Intersexes)
qui rassemble à peine quelques milliers de personnes pour l’ensemble de l’Union européenne,
et qui a été financé à hauteur de près d’un million et demi d’euros en 2012.