Tensions en Thaïlande à l'approche d'un scrutin contesté
(RV) Entretien - La Thaïlande se prépare à un week-end électoral dans une ambiance
surréaliste. La capitale Bangkok reste paralysée par les manifestations de l’opposition
qui a décidé de boycotter le scrutin, qu’elle juge truqué par le parti au pouvoir.
La Première ministre Yingluck Shinawatra n’a pour le moment pas ordonné de répression
massive des manifestations et semble plutôt parier sur un essoufflement du mouvement.
Jean Baffie, directeur adjoint de l’IrAsia (Institut de recherches asiatiques)
à l’université d’Aix-Marseille, revient sur les enjeux de cette crise thaïlandaise.
Il répond à Cyprien Viet.
La proclamation
de l'état d'urgence n'a été accompagnée d'aucune mesure concrète pour le moment. Yingluck
Shinawatra devrait sortir gagnante du scrutin de dimanche, mais l’avenir politique
de la Thaïlande reste incertain.
Entre démocratie apparente et pression
militaire
Ses opposants lui reprochent d’être en quelque sorte la « vitrine
légale » de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, son frère, toujours très
populaire dans certaines couches de la population, mais interdit de séjour en Thaïlande
en raison d’affaires de corruption.
L’opposition, soutenue par les élites du
pays, compte sur ses réseaux dans l’armée pour faire planer la pression d’un coup
d’Etat militaire qui toutefois nécessiterait, en amont, l’aval du roi. (Avec AFP)
Photo
: Les opposants continuent à manifester dans le centre de Bangkok