(RV) Entretien - En Cisjordanie, le sort de deux sites palestiniens emblématiques
dépend désormais de la Haute Cour de Justice israélienne et de la Cour suprême. Elles
ont commencé à examiner mercredi deux recours déposés contre la construction du mur
de séparation israélien dans la vallée de Crémisan en Cisjordanie.
La première
plainte, présentée par l'ONG Les Amis de la Terre/Moyen-Orient, dénonce la
construction de la « clôture de sécurité israélienne » dans le village de Battir,
dont les terrasses agricoles datant de l'époque romaine sont considérées comme un
prétendant sérieux au classement par l'Unesco au Patrimoine mondial de l'humanité.
D’ailleurs, fait inhabituel, ce recours a reçu le soutien de l'Autorité israélienne
des réserves et parcs naturels, pourtant dirigée par des partisans de la colonisation.
58
familles chrétiennes menacées
L’autre recours vise à protéger la vallée
de Crémisan, près de Bethléem. S’il était érigé, le mur provoquerait notamment l’exil
de 58 familles chrétiennes. « Il en va de leur existence, car il y a ces oliviers
et aussi les vignes des pères salésiens. Toute cette région nourrit l’existence de
ce nombre important de familles palestiniennes chrétiennes », précise monseigneur
Pierre Bürcher, l'évêque de Reykjavik, un des membres de la Coordination des évêques
pour la Terre Sainte, de retour d'un pèlerinage effectué avec douze autres évêques,
mi-janvier.
Ces familles pourraient donc perdre leurs terres et leur moyens
de subsistance et les moines salésiens le contact avec les soeurs salésiennes. Leurs
couvents sont installés dans la vallée depuis 1891, où ils sont situés à quelques
centaines de mètres l'un de l'autre. Face à cette situation, beaucoup perdent espoir,
comme a pu le constater monseigneur Pierre Bürcher : « Ils sont investis depuis
de nombreuses années dans tout ce processus de justice et il ne semble pas aboutir
à une réalité concrète ».
Les deux plus hautes juridictions israéliennes
ont renvoyé mercredi à une date ultérieure, encore non déterminée, leur décision sur
les deux recours. La barrière, achevée aux deux tiers, et qui atteindra à terme environ
712 km, se trouve à 85 % en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien, dont
Jérusalem-Est, selon l'ONU. ( RV avec AFP et Apic)
Monseigneur Pierre
Bürcher, évêque de Reykjavik. Il est interrogé par Audrey Radondy :
Photo
: le Père Ibrahim Shomali, curé de Beit Jala, célébrant une messe en plein air, il
y a quelques jours, pour protester contre le mur