(RV) Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche
2 février. Evangile selon Saint Luc, 2, 22-40 : "Quand arriva le jour fixé par la
loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour
le présenter au Seigneur."
Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit
:
En
ce dimanche, nous fêtons la Présentation de Jésus au Temple. Marie a mis au monde
un Fils par l’Esprit Saint qui est venu sur elle et par la Puissance du Très-Haut
qui l’a prise sous son ombre (Lc 1,35). Aujourd’hui, elle présente au Père des Cieux
le don qu’elle-même a reçu : Jésus vient du Père, et par cet acte de Marie et de Joseph,
Jésus retourne vers son Père. Lors de cet événement, Marie et Joseph rencontrent le
vieillard Syméon et la prophétesse Anne. Ils s’étonnent des paroles de Syméon. Voyons
cela de plus près.
Syméon est un homme juste et religieux. Il attend
la consolation d’Israël et l’Esprit lui a révélé qu’il ne verrait pas la mort avant
d’avoir vu le Messie du Seigneur (Lc 2,25-26). Lorsqu’il voit Marie arriver avec l’enfant,
sans hésitation, il le prend dans ses bras et bénit Dieu. Il pose donc des actes sacerdotaux.
Mais l’Évangéliste Luc ne dit pas que Syméon est prêtre. Ce qu’il est tout d’abord
important de mettre en relief, dans ce fait, c’est l’assurance avec laquelle Syméon
agit et s’exprime. Une Parole du Seigneur lui a été révélée et il n’a aucun doute
à ce propos. Il sait reconnaître l’accomplissement de cette promesse divine dès qu’il
voit l’enfant Jésus.
Syméon est donc avant tout un exemple de foi.
Il a su entendre la Parole du Seigneur et attendre son accomplissement. De plus, il
est précisé que Syméon fut poussé par l’Esprit Saint pour se rendre au Temple (Lc
1,27). Le terme grec pour signifier la consolation que Syméon attend pour Israël est
paraclésin, à savoir un mot de la même racine que celui qui est utilisé pour désigner
l’Esprit-Saint selon l’Evangéliste saint Jean : « Mais le Paraclet, l’Esprit Saint,
que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout » (Jn 14,26). Syméon est
donc poussé à se rendre au Temple par celui-là même qu’il attend pour Israël. Syméon
est un homme de foi, rempli d’Esprit Saint.
Syméon bénit Dieu pour
l’accomplissement de son plan de Salut, un Salut qui est pour les juifs et les païens.
Il peut maintenant aller en paix. Il a vu le Sauveur. Plus étonnante est la prophétie
qu’il adresse à Marie : « Vois : ton fils provoquera la chute et le relèvement de
beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. Et toi-même, ton cœur sera transpercé
par une épée. Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes de bien des cœurs » (Lc
2,34-35). Par ces paroles, Syméon annonce la maternité de Marie vis-à-vis de tous
les croyants. Toute maternité est à la fois joie et douleur. Les souffrances de l’enfantement
expriment bien cette dualité. Marie n’échappe pas à cette double réalité en tant que
Mère de l’Eglise. Marie est présente dans la vie des croyants. Elle écoute et partage
les souffrances de tous les cœurs qui se tournent vers elle afin de les conduire vers
son fils. Les doutes, révoltes, colères, incompréhensions qui peuvent habiter nos
cœurs, nous pouvons les offrir à Marie. Par sa douceur maternelle, elle nous aidera
à les mettre dans la lumière que Jésus apporte aux hommes.
Cette prophétie
de Syméon dévoile donc la mission de Marie dans notre monde. Lorsque les cœurs sont
fermés, qu’ils se sont éloignés de Dieu au point de se déclarer autonomes vis-à-vis
de leur créateur, prions la Vierge Marie. Comme une mère, elle intercède pour que
les hommes prennent conscience de leurs pensées qui leur sont ainsi dévoilées afin
qu’ils se convertissent et accueillent sa Miséricorde.