Des prêtres gréco-catholiques prient sur la Place Maiden à Kiev
Des prêtres catholiques manifestent sur la place Maiden, aux côtés de prêtres orthodoxes.
Une tente fait office de chapelle œcuménique. Des manifestants viennent s’y ressourcer,
prier, parler avec les prêtres. Chaque matin et chaque nuit a lieu une prière œcuménique.
Les prêtres de l’Église gréco-catholique prennent parti pour les manifestants.
Une
Église habituée à résister
Bien que minoritaire, représentant plus ou moins
12% de la population ukrainienne, l’Église catholique joue un rôle important dans
la société. Elle a été l’un des maillons les plus forts de la résistance contre le
régime soviétique . « Depuis sa re-légalisation en 1989, notre Église, interdite
sur ordre de Staline en 1946, vit une véritable résurrection, l’Église gréco-catholique
ukrainienne compte à nouveau près de 3000 prêtres et quelque 800 séminaristes, pour
cinq ou six millions de fidèles, qui vivent pour la plupart en Ukraine occidentale…»,
témoignait en novembre 2013, Mgr Borys Gudziak, exarque apostolique pour les fidèles
Ukrainiens de rite byzantin résidant en France.
Le 11 décembre 2013, les évêques,
réunis en synode, sont allés ensemble sur la place et ont lancé un appel. Ces dernières
semaines, le ministère de la culture a menacé l’Église gréco- catholique de perdre
son statut s’ils continuaient de « prier sur la place », mais les prêtres veulent
rester.
Des Églises unies
Plus de 97% des communautés religieuses
actuellement enregistrées en Ukraine sont des communautés chrétiennes. Environ la
moitié de ces communautés sont de tradition orthodoxe. L’autre moitié est répartie
entre catholiques et protestants. Un conseil, représentant toutes les religions, a
été créé à la suite de la révolution orange. Et les représentants de ce conseil sont
allés fin 2013 à Bruxelles demander l’adhésion de leur pays dans l’Union européenne.
Le patriarche gréco-catholique d’Ukraine appelle à la paix
Dans
une lettre publiée la semaine dernière, l’archevêque majeur de Kiev et de Galicie,
Sviatoslav Shevchuk, primat de l’Église gréco-catholique ukrainienne, appelle l’épiscopat
et le clergé, afin qu’à « un moment spécial comme celui-ci » ils sachent «
veiller sur les âmes » dont ils ont reçu la charge, et que par leurs « paroles
de paix » ils arrivent à toucher « leurs cœurs et leurs esprits » et proclament
« la paix de l’Évangile du Christ ».
Le Pape François a appelé dimanche
à la fin des violences et au dialogue en Ukraine. « Je souhaite un dialogue constructif
entre les institutions et la société civile et que, sans usage de la force, l’esprit
de la paix et la recherche du bien commun prévalent dans les cœurs de tous » a
déclaré le pape François. Le Saint-Père s’est dit « proche de l’Ukraine, en particulier
de ceux qui ont perdu la vie et de leur famille ». (Oeuvre d'Orient)
Photo:
un prêtre de l'Église grecque-catholique célébre la messe dans une tente érigée en
église à Kiev sur la place de l'Indépendance le 7 décembre 2013