(RV) Entretien - Le président François Hollande est arrivé à 10h30 dans la
cours Saint Damase au Vatican. Le Pape, le visage grave, l'a accueilli au deuxième
étage du Palais apostolique. Après une poignée de main échangée face caméra. Les deux
hommes sont actuellement en tête à tête dans la bibliothèque, où sont reçus les chefs
d'Etat. A l'issue de leur entretien, François Hollande présentera au Pape la délégation
française, puis il y aura le traditionnel échange des cadeaux. Vers 11h15, le président
français rencontrera le Secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin. C’est la huitième fois
qu’un président de la Ve République est reçu au Vatican.
« Saint-Père, je
suis très heureux d'être accueilli ici », a dit le président Hollande en serrant la
main du Pape dans la salle du Tronetto. « Nous sommes habitués à ces contraintes »,
a ajouté le président, faisant apparemment allusion à la présence des journalistes
et des photographes. Des propos recueillis l'AFP.
La délégation française est
composée d’une quinzaine de personnes, parmi lesquelles son ministre de l’Intérieur,
Manuel Valls, mais aussi l'écologiste Nicolas Hulot, ou encore le père Georges Vandenbeusch
qui fut retenu en otage par le groupe islamiste Boko Haram au Cameroun pendant plus
d’un mois avant d’être libéré, le 31 décembre dernier.
Depuis 1958, à l’exception
de Georges Pompidou, tous les chefs d’Etat français sont venus au Vatican. Nicolas
Sarkozy a été reçu à deux reprises. La visite de François Hollande intervient, avec
en toile de fond, des questions qui ont suscité une vaste mobilisation des catholiques
français : la loi Taubira, la fin de vie, la réforme de la loi sur l’avortement, l’immigration.
Mais aussi des dossiers internationaux, tels que la guerre civile en Syrie et la crise
centrafricaine, suivies des deux côtés avec la plus grande attention.
Au niveau
national, la politique sociétale du gouvernement suscite incompréhensions et frustrations
dans la sphère des catholiques, y compris parmi de nombreux électeurs de François
Hollande. L’impression de voir le gouvernement passer en force, sans véritable consultation,
accentue le malaise.
Le philosophe Guy Coq, spécialiste de la laïcité,
revient sur ce climat de tensions, interrogé par Cyprien Viet
A l'occasion
de la visite au Vatican de François Hollande, plus de 100 000 jeunes catholiques de
France ont signé une pétition adressée au Pape François faisant état de leur profond
malaise sur différents sujets sociétaux. Dans cette lettre, mise en ligne il y a quelques
jours sur le site de pétitions Citizen Go, les signataires font part de l'inquiétude
grandissante de nombreux catholiques de France face à la promotion par le gouvernement
d'atteintes majeures aux droits fondamentaux de la personne humaine.
Ils évoquent
la loi Taubira, la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui,
la recherche sur l'embryon humain, l'euthanasie, la question du genre. Les jeunes
catholiques y dénoncent aussi une campagne médiatique de dénigrement d'une rare violence
ainsi que la multiplication des profanations d'églises. Les signataires demandent
au Saint-Père de trouver les mots pour exprimer leur malaise sur l'ensemble des sujets
évoqués.