L'archevêque de Rio dénonce le système carcéral brésilien
L'Archevêque de Rio de Janeiro, Mgr Orani João Tempesta, qui sera créé cardinal par
le Pape François lors du Consistoire du 22 février prochain, a mis en discussion le
système carcéral brésilien, mettant en évidence que les prisons du pays « ne rééduquent
pas » les détenus. L’archevêque a rencontré la présidente brésilienne, Dilma Rousseff,
au Palais présidentiel, à Brasilia, le 21 janvier, et a manifesté à cette occasion
sa préoccupation quant aux prisons du Brésil, qui se trouvent dans une terrible situation
de crise.
« Si l’on peut affirmer qu’il existe de nouvelles prisons, on
ne parvient pas encore à obtenir que les personnes qui s’y trouvent soient rééduquées,
qu’elles acquièrent une manière de vivre correcte et puissent retourner au sein de
la société », a déclaré l’archevêque.
Ses propos ont été amplement repris
par la presse en ce que la situation des prisons brésiliennes a attiré l’attention
des organisations internationales après les violences de l’an dernier dans les prisons
de l’Etat de Maranhao, dans le cadre desquelles 62 personnes ont trouvé la mort. En
2014, le centre pénitentiaire de Pedrinhas, l’un des plus violents du pays, se trouvant
lui aussi dans l’Etat de Maranhao, a déjà enregistré trois morts, le dernier datant
du 21 janvier.
Le cas de Pedrinhas reflète la situation du système carcéral
brésilien. Selon une étude officielle récente, publiée par la presse locale, les prisons
du Brésil peuvent accueillir 306 497 détenus mais elles en comptaient 514 582 à la
fin de 2011. Le ministre de la Justice a annoncé la construction de nouveaux locaux
destinés aux prisons, dans le but d’atteindre 62 000 places supplémentaires avant
la fin de cette année, même si ce total ne saurait couvrir le déficit actuel de 208
000 places. (Fides)
Photo : Mgr Tempesta lors de la rencontre
avec Dilma Rousseff