(RV) Une délégation du gouvernement sortant de Centrafrique, de la société civile
et de l'Autorité nationale des élections (ANE) sont en discussion, à Rome, sous l'égide
de Sant'Egidio, sur le retour de la paix dans leur pays. Cette communauté catholique
fait depuis plusieurs mois un travail de médiation, en Centrafrique, entre les parties
en conflit. Les discussions de Rome ont pour objectif de mettre en place des mécanismes
concrets de réconciliation. Sant'Egidio propose de réunir toutes les parties pour
« un dialogue inclusif ».
L'initiative est approuvée par Adrien Poussou,
ministre de la Communication de Centrafrique, chargé de la réconciliation, qui conduit
la délégation officielle du gouvernement sortant. « Il a été décidé ici (à Rome)
que la communauté Sant'Egidio sera proche des autres protagonistes de la crise centrafricaine,
notamment des anti-balaka et de la Seleka », a déclaré Adrien Poussou. Il a ajouté
que la communauté catholique, à travers son réseau, devrait aider les Centrafricains
à établir un mécanisme de réhabilitation des victimes. « Les bases de la prochaine
réconciliation ont été jetées ici, à Rome », a-t-il encore indiqué.
Rencontre
avec la nouvelle présidente
Pour Godefroy Mokamanédé, vice-président de
l'ANE (Autorité nationale des élections), Sant'Egidio est particulièrement indiquée
pour mener la médiation, car elle fait l'unanimité parmi les participants à la rencontre.
Il demande aussi le soutien de la communauté internationale.
Nous écoutons
Godefroy Mokamanédé interrogé par Davide Maggiore :
Des représentants
de Sant'Egidio se rendront prochainement à Bangui, la capitale, pour rencontrer la
nouvelle présidente, Catherine Samba Panza, élue le 20 janvier à la tête du pays.
Des
milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés
À la suite de
la victoire militaire de Michel Djotodia sur François Bozizé en mars 2013, la situation
est devenu très instable en Centrafrique. Les combats entre milices d'autodéfense
"anti-balaka", composées de chrétiens et celles de la "Seleka", composées majoritairement
de musulmans se sont multipliés à partir d'octobre 2013. Le 5 décembre 2013, le Conseil
de sécurité des Nations unies autorise le déploiement de la "Mission internationale
de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine" (MISCA) pour une période de
12 mois. La MISCA est appuyée par les forces françaises de l'opération "Sangaris".
Le
10 janvier 2014, le président Michel Djotodia annonce sa démission. Le 20 janvier,
le conseil national de transition de la République centrafricaine élit Catherine Samba-Panza
comme chef de l'Etat de transition. Au cours des violences, de nombreuses exactions
ont été commises contre les civils, musulmans ou chrétiens. Les combats ont fait des
milliers de victimes et des centaines de milliers des personnes ont été déplacées.
La situation a également débouché sur une grave crise humanitaire. (RV avec apic/rfi)