Ce mercredi le Conseil de surintendance de l’Institut pour les oeuvres de religion,
l’IOR, a reçu un rapport sur l’état d’avancement du processus de réformes, toujours
en cours, pour la mise en conformité avec les normes internationales en matière bancaire.
Le rapport entre dans le détail des réformes et améliorations introduites au premier
trimestre 2013 pour aligner l’IOR sur la législation actuelle du Vatican en matière
de lutte contre le recyclage d’argent.
« En tant qu’Institut de l’Eglise,
nous avons la grande responsabilité d’être en conformité avec les standards les plus
hauts en la matière, dont très justement on attend que nous les respections »,
a tenu à déclarer le président Ernst von Freyberg. Et d’ajouter : « Nous avons
travaillé dur pour améliorer la mise en conformité, la transparence et les processus
internes de l’IOR, et s’il reste encore beaucoup à faire pour compléter ce travail,
il n’y a aucun doute que nous sommes sur la bonne route et que nous avons accompli
des progrès significatifs ». Ernst von Freyberg a tenu à remercier les clients
de l’Institut qui durant cette année 2013, marquée par de très nombreux évènements,
ont eu confiance dans le travail mené et la qualité du service de l’IOR.
55%
de la clientèle de l'IOR a déjà été contrôlée
Le rapport précise que les
comptes de 55% de tous les clients de l'Institut pour les oeuvres de religion ont
déjà été contrôlés. « L'IOR a engagé un examen systématique des archives des clients
pour repérer d'éventuelles informations manquantes ou incomplètes. A la fin de l'année,
l'IOR a examiné approximativement 55% de tous les clients - soit environ 10.000 -
et a pris contact avec tous les sujets pour lesquels les données n'étaient pas complètes.
Dans le cadre de ce processus, l'Institut a donné la priorité aux clients les plus
importants et les plus actifs », affirme l'organisme dans un communiqué. Le processus
de vérification en cours durera jusqu'à mi-2014, et fera aussi l'objet d'une inspection
imminente de l'Autorité d'information financière (AIF) du Saint-Siège, a encore précisé
le communiqué, qui rend compte d'un rapport sur les mesures de mises aux normes de
l'institut, transmis mercredi au conseil de surveillance de l'IOR.
Le président
de l'Institut, nommé par Benoît XVI il y a près d'un an, a par ailleurs « ordonné
de mener diverses enquêtes spéciales sur des comptes et des transactions déterminées
». Aucune précision n'a été donnée sur celles-ci. L'IOR a également défini précisément
les catégories de clients ayant le droit de posséder des comptes chez lui: "institutions
catholiques, ecclésiastiques, employés ou ex-employés de l'Etat du Vatican titulaires
de comptes pour leurs salaires et retraites, et ambassades et diplomates accrédités
près du Saint-Siège".
Ne sera plus client de l'IOR qui veut
Selon
le communiqué, les "institutions" représentent actuellement environ 85% des fonds
de l'IOR. « Les relations avec les clients qui ne rentrent pas dans ces catégories
cesseront » dans le cadre d'un processus « qui ne doit cependant pas être confondu
avec la suspension des relations avec des clients pour violations des normes contre
le recyclage ». L'IOR a précisé entretenir des relations avec environ 35 banques,
ce réseau dans le monde entier lui permettant « d'offrir des services de paiement
globaux, en particulier à ses clients institutionnels, qui détiennent la plus grande
partie du patrimoine déposé à l'Institut ».
En attendant que les autorités
italiennes de réglementation valident les normes contre le blanchiment promulguées
par le Saint-Siège, l'IOR est « prêt à reprendre les relations avec les institutions
financières italiennes », affirme encore l'Institut. L'IOR annonce qu'il publiera
mi-2014 son rapport annuel. Rappelons qu'une commission d'experts doit rendre compte
en février au Pape de ses propositions pour une réforme de l'IOR.(avec afp)