La France a assoupli le droit à l’avortement. L’amendement qui supprimait la notion
de détresse pour une femme requérant une IVG a été adopté mardi soir, par une centaine
de députés, après un débat passionné. La forte mobilisation des anti-avortement dimanche
n’aura pas suffi. Moins d’un an après l’adoption du mariage homosexuel, l’Assemblée
nationale a adopté dans la nuit de mardi à mercredi l’amendement supprimant la notion
de « détresse ».
La Gauche a fait bloc autour cet amendement controversé. «
La situation de détresse » prévue par la loi Veil était devenue, selon eux, obsolète.
La ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, grande promotrice de cet
amendement, s’est félicitée du choix français, en opposition à l’Espagne, qui a choisi
au contraire, de restreindre les conditions d’accès à l’avortement.
Et
voici le délit d'entrave
Certains hérauts de la Droite française, qui a
pourtant voté en majorité pour cet amendement, accusent le gouvernement de diviser,
une fois de plus les Français. L’ancien Premier ministre, François Fillon, dénonce
une faute politique et morale. Si la loi Veil de 1975 faisait de l’avortement une
exception, l’amendement qui a été voté à 23 heures passé mardi risque de le banaliser. Autre
amendement controversé qui sera soumis prochainement au vote des députés : celui du
délit d’entrave. Le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher un avortement serait réprimé,
ainsi que le cas de toute entrave à l’information sur ce droit.
La fondation
Jérome Lejeune ou le collectif En Marche Pour la Vie déplorent le vote des députés
qui marque un grave tournant. L’avortement aujourd’hui banalisé, écrivent-ils, est
mis au rang d’un simple contraceptif. Il s’agit d’une négation totale de ce qui se
passe dans le corps d’une femme enceinte tant sur le plan physique que psychologique,
et une négation du droit de vivre de l’enfant conçu.
Marche pour la vie
ce mercredi au Etats-Unis
Pendant ce temps à Washington, la 41ème marche
pour la vie avait lieu ce mercredi. Le rendez-vous rassemble des milliers de personnes
chaque année en janvier. Soutenu par l’Église américaine, les pro-life dénoncent la
sentence de la cours suprême dans l’affaire « Roe versus Wade ». Une sentence qui
avait en 1973 légalisé l’avortement dans le pays. A cette occasion et comme il l’avait
fait pour la France, le pape François soutient la marche pour la vie. Il a publié
un tweet en Anglais et en espagnol, disant se joindre à la marche avec ses prières.
« Que Dieu nous aide à respecter chaque vie, et en particulier celle des plus faibles
», écrit-il. (RV avec agences)