L'Ordre de Malte face à l'effondrement des idéologies du XXe siècle
Erratum. Bien lire Charles Ghislain, ambassadeur de Belgique auprès du Saint-Siège,
et seulement auprès du Saint-Siège.
(RV) Le Grand Maître de l’Ordre Souverain
de Malte a reçu le Corps Diplomatique mardi à la Villa Magistrale, à Rome, pour l’échange
traditionnel des vœux. Dans son discours, Fra’ Matthew Festing a balayé les principales
crises humanitaires, dans lesquelles l’Ordre, qui entretient des rapports diplomatiques
avec 104 états, est engagé par des actions médico-sociales, mais aussi par des initiatives
socioculturelles et de préservation du patrimoine religieux.
Quand le Grand
Maître de l’Ordre de Malte s’adresse au corps diplomatique, son discours est tout
sauf protocolaire. C’est un panorama concret et détaillé qu’il a brossé, évoquant
les crises humanitaires qui retiennent l’attention de la communauté internationale
: les ravages provoqués par le typhon Hainan aux Philippines, le drame des réfugiés
syriens au Liban, en Turquie, en Bulgarie, la Centrafrique où l’Ordre, qui dispose
déjà de quatorze centres médicaux, a intensifié son aide en offrant un équipement
supplémentaire.
Neuf siècles après sa reconnaissance officielle, l’Ordre Souverain
de Malte est plus que jamais engagé aux côtés des nécessiteux, de ceux qui souffrent,
des communautés marginalisées comme les Roms. Il est présent sur la frontière Ouganda-RDC
et vient en aide aux milliers de femmes et d’enfants victimes de violences sexuelles.
Il est également présent à Lampedusa, l’île symbole de la tragédie de ceux qui fuient
la guerre, la famine, la persécution, à la merci des trafiquants sans scrupule.
A
la recherche de références et de repères
Pour le Grand Maître de l’Ordre
de Malte, la question de l’identité est au cœur de nombreuses confrontations. Elle
est le résultat de l’effondrement des grandes idéologies qui ont marqué le XXe siècle.
L’humanité est à la recherche de références culturelles, d’une identité territoriale,
de repères religieux, de valeurs spirituelles. Parallèlement, les limites de la globalisation
entrainent le retour des Etats et l’apparition d’une nouvelle géopolitique. D’où l’importance
de la diplomatie, traditionnelle, mais aussi culturelle, économique et humanitaire.
En vertu de sa nature indépendante, apolitique et neutre, l’Ordre de Malte
continuera à construire des ponts de dialogue et à conduire des missions d’assistance
et de médiation en les mettant à la disposition de la communauté internationale.
Dans
son discours, Fra’ Matthew Festing a remercié, entres autres, le Royaume de Belgique
pour la mise en œuvre d’un accord visant à soutenir l’hôpital de la Sainte Famille
à Bethléem, devenu maternité. Depuis 1990, cet hôpital accueille les femmes de Bethléem
et de sa région et prend en charge les frais d’admission et de soin des familles défavorisées.
Charles Ghislain, ambassadeur de Belgique auprès du Saint-Siège, avec Romilda
Ferrauto
En décembre
2013, cette maternité, qui possède un service de soins intensifs en néonatologie,
a enregistré son 60 000ème accouchement.
Photo : le Grand Maître
de l’Ordre Souverain de Malte, Fra’ Matthew Festing, reçu par le Pape François au
Vatican en juin 2013