France : bientôt un texte de loi sur la fin de vie

Chaque année au mois de janvier, la conférence de presse tenue par le président de la République en exercice est un événement attendu en France, mais il semble que, jamais, cette conférence n’ait été autant suivie en direct par les médias internationaux et français.

Ce mardi, le président français a tenu la troisième conférence de presse de son mandat dans la salle des fêtes de l’Elysée. François Hollande a annoncé un nouvel allègement fiscal, un projet de loi sur la fin de vie et sa visite prochaine au Vatican.

Au Vatican, visite d’un chef d’Etat à un autre chef d’Etat

« Depuis que je suis élu, je ne suis pas allé au Vatican, donc j'ai souhaité le faire. » Le président français sera reçu par le Pape le 24 janvier prochain. « Je viens en tant que chef d'état rendant visite à un autre chef d'état », a assuré François Hollande. Lors de sa conférence de presse, il a assuré que « le Pape, notamment sur le dossier syrien, peut être précieux, pour convaincre qu'il y a une recherche de solution politique ( … ) dans le cadre de la négociation entre Israéliens et Palestiniens ( … ) pour la question des Chrétiens d'orient ». Autant de pistes que le président français pourrait évoquer lors de sa venue au Vatican.

« J'ai aussi une autre question, puisque nous allons organiser en 2015 la conférence sur le climat. Nous souhaitons que le Pape puisse être utile dans cette préparation de la négociation. »

Un projet de loi sur la fin de vie

Concernant la fin de vie, le président français a souhaité un texte de loi qui permette, « dans un cadre strict », à un majeur atteint d'une maladie incurable de demander une « assistance médicalisée pour terminer sa vie en dignité ».

Souhaitant qu'un « accord le plus large possible puisse être trouvé sur un texte de loi », il a précisé : « il s'agit de permettre à toute personne majeure atteinte d'une maladie incurable procurant des souffrances psychiques ou physiques insupportables qui ne peuvent être apaisées, de pouvoir demander dans des conditions strictes une assistance médicalisée pour terminer sa vie en dignité. »

Prestations familiales maintenues

Première annonce faite ce mardi, celle que tous les médias reprennent, si on exclut les questions concernant la vie privée de François Hollande : la fin des cotisations familiales pour les entreprises et pour les travailleurs indépendants d’ici 2017.

« Cela représente 30 milliards d'euros de charges », a déclaré François Hollande précisant cependant que toutes les prestations familiales seront versées. « Nous allons faire des économies pour y parvenir », a-t-il assuré confirmant enfin l'objectif de 50 milliards d'euros d'économies supplémentaires entre 2015 et 2017.

Centrafrique : « Faire et défaire les dirigeants africains, c'est fini »

En Centrafrique, premier pas vers l’élection d’un nouveau président. Dans la capitale centrafricaine, à Bangui, le Conseil national de transition (le parlement provisoire) a ouvert ce mardi une session spéciale dont l’objectif est d’élire d’ici quinze jours un nouveau président de transition après la démission, sous pression de la communauté internationale, de Michel Djotodia vendredi dernier à N’djamena.

Ce mardi, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius a indiqué que la France n’avait pas de candidat. Le président français a poursuivi ce mardi soir : « nous n'intervenons pas sur la responsabilité des présidents centrafricains (…) Faire et défaire les dirigeants africains, notamment centrafricains, c'est fini ».

« La France aide. Elle ne se substitue pas. » Le président a rappelé que la mission de la France, sous mandat onusien dans le pays, était de veiller « à ce que les exactions, les violences et les tensions interreligieuses s'arrêtent ». Plus d'un mois après le début de l'opération Sangaris, lancée pour tenter de stabiliser le pays, « nous n'avons pas terminé le travail, nous allons le continuer mais dans un contexte forcément différent », a affirmé François Hollande se référant à la démission de Michel Djotodia. « D'abord parce que l'Europe va venir », a-t-il assuré. «Ensuite, une force de maintien de la paix sera décidée et viendra prendre le relais. »

Victoire au Mali

Opération en cours en Centrafrique, mais « victoire » au Mali. « Il y a des moments où il faut saluer des victoires : c'en est une. Victoire contre le terrorisme, pour la démocratie et le développement », s’est félicité le président plus d’un an après l’opération Serval dans le pays. «Voilà ce qu'est une intervention utile, où la France a toute sa place. » Le président Hollande a rendu hommage aux soldats qui sont intervenus au Mali.

Enfin concernant le dossier syrien, le président a affirmé, comme dans une aparté, que la France était « en capacité» de frapper la Syrie. « Peu de pays peuvent avoir cette souveraineté, cette liberté, cette capacité », s’est-il targué. Et selon lui, « c'est parce qu'il y avait cette menace que nous avons pu obtenir que les armes chimiques soient détruites. »


Photo : le président François Hollande