(RV) En cette 47° Journée mondiale de la paix, solennité de Marie, Mère de Dieu, le
Pape François a confié à la Sainte Vierge les désirs de nos cœurs et les besoins du
monde entier. Le Saint-Père a célébré la messe dans la Basilique Saint-Pierre avant
de réciter l’Angélus à midi. En ce début d’année 2014, il a exhorté les fidèles à
l’espérance. Non pas à une espérance illusoire, fondée sur de fragiles promesses humaines
; non pas à une espérance naïve qui imagine un avenir meilleur tout simplement parce
qu’il s’agit du futur. Notre espérance trouve sa raison d’être dans la bénédiction
de Dieu.
A 10h, ce mercredi matin, le Pape François a donc célébré dans la
Basilique Saint-Pierre la messe de la Solennité de Marie, Mère de Dieu, en présence
de nombreux membres du corps diplomatique. Il avait à ses côtés le nouveau Secrétaire
d’Etat du Saint-Siège, Mgr Pietro Parolin, le Substitut, Mgr Becciu, et le président
du Conseil pontifical Justice et Paix, le cardinal Peter Turkson.
Dans son
homélie, le Saint-Père a évoqué « la faim et la soif de justice et de paix en appelant
les fidèles à faire preuve de force, de courage et d’espérance. Non pas une espérance
illusoire, basée sur de fragiles promesses humaines ; ni une espérance naïve qui imagine
un avenir meilleur seulement parce qu’il est l’avenir. Cette espérance a sa raison
d’être dans la bénédiction de Dieu, une bénédiction qui contient le souhait le plus
grand, le souhait de l’Église pour chacun de nous, souhait rempli de toute la protection
affectueuse du Seigneur, de son aide providentielle. »
Commentant le titre
principal et essentiel de la Vierge Marie Mère de Dieu, il a invité les fidèles à
lui confier leur itinéraire de foi, les désirs de leur cœur, leurs nécessités, les
besoins du monde entier, spécialement la faim et la soif de justice et de paix.
A
l’offertoire, trois adolescents, faisant partie des Chanteurs de l’Etoile, vêtus d’une
tunique et portant une couronne sur la tête, sont montés à l’autel. Selon une tradition
très répandue en Allemagne, en Autriche et dans les pays limitrophes, les Chanteurs
de l’Etoile, des enfants et des jeunes déguisés en Rois mages, passent de maison en
maison pour porter la bénédiction de Jésus et recueillir des offrandes pour les jeunes
de leur âge qui souffrent dans le monde entier.
Traduction
intégrale de l’homélie prononcée par le Pape François en ce 1er janvier 2014
La
première lecture nous a proposé à nouveau l’ancienne prière de bénédiction que Dieu
avait suggérée à Moïse pour qu’il l’enseigne à Aaron et à ses fils : « Que le Seigneur
te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se
penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix
! » (Nb 6, 24-26). Il est ô combien significatif de réécouter ces paroles de bénédiction
au début d’une année nouvelle : elles accompagneront notre chemin pour le temps qui
s’ouvre devant nous. Ce sont des paroles de force, de courage, d’espérance. Non pas
une espérance illusoire, basée sur de fragiles promesses humaines ; ni une espérance
naïve qui imagine un avenir meilleur seulement parce qu’il est l’avenir. Cette espérance
a sa raison dans la bénédiction de Dieu, une bénédiction qui contient le souhait le
plus grand, le souhait de l’Église pour chacun de nous, souhait rempli de toute la
protection affectueuse du Seigneur, de son aide providentielle. Le souhait contenu
dans cette bénédiction s’est réalisé pleinement en une femme, Marie, en tant que destinée
à devenir la Mère de Dieu ; et il s’est réalisé en elle avant toute autre créature.
Mère de Dieu ! C’est le titre principal et essentiel de la Vierge. Il s’agit d’une
qualité, d’un rôle que la foi du peuple chrétien, dans sa tendre et naïve dévotion
pour la maman du ciel, a perçu depuis toujours. Rappelons-nous ce grand moment
de l’histoire de l’Église antique, le Concile d’Éphèse, au cours duquel fut défini
avec autorité la maternité divine de la Vierge. La vérité sur la maternité divine
de Marie trouva écho à Rome où, peu de temps après, fut construite la Basilique de
Sainte Marie Majeure, premier sanctuaire marial de Rome et de tout l’Occident, où
on vénère l’image de la Mère de Dieu – la Theotokos – sous le titre de Salus populi
romani. On raconte que, pendant le Concile, les habitants d’Éphèse se rassemblèrent
devant la porte de la Basilique où se réunissaient les Évêques et crièrent : « Mère
de Dieu ! » Les fidèles, demandant de définir officiellement ce titre de la Vierge,
montraient en reconnaître la divine maternité. C’est l’attitude spontanée et sincère
des enfants qui connaissent bien leur Mère, parce qu’ils l’aiment d’une immense tendresse.
Marie est depuis toujours présente dans le cœur, dans la dévotion et surtout sur
le chemin de foi du peuple chrétien. « L’Eglise marche au cours du temps… et sur ce
chemin elle progresse en suivant l’itinéraire accompli par la Vierge Marie » (JEAN
PAUL II, Enc. Redemptoris Mater, n. 2). Notre itinéraire de foi est le même que celui
de Marie, c’est pourquoi nous la sentons particulièrement proche de nous ! Concernant
la foi, qui est le pivot de la vie chrétienne, la Mère de Dieu a partagé notre condition,
elle a du marcher sur les mêmes routes que nous parcourons, parfois difficiles et
obscures, elle a du avancer dans le « pèlerinage de la foi » (CONC. ŒCUM. VAT. II,
Const. Lumen gentium, n. 58). Notre chemin de foi est lié de manière indissoluble
à Marie depuis que Jésus, mourant sur la croix, nous l’a donnée pour Mère en disant
: « Voici ta mère ! » (Jn 19, 27). Ces paroles ont la valeur d’un testament et donnent
au monde une Mère. Depuis ce moment, la Mère de Dieu est devenue aussi notre Mère
! Au moment où la foi des disciples était fissurée par tant de difficultés et d’incertitudes,
Jésus les confiait à Celle qui avait été la première à croire, et en qui la foi n’a
jamais faibli. Et la « femme » devient notre Mère au moment où elle perd son divin
Fils. Son cœur blessé se dilate pour faire place à tous les hommes, bons et mauvais,
et elle les aime comme elle aimait Jésus. La femme qui aux noces de Cana en Galilée
avait coopéré par la foi à la manifestation des merveilles de Dieu dans le monde,
au calvaire tient allumée la flamme de la foi en la résurrection du Fils, et elle
la communique aux autres avec une affection maternelle. Marie devient ainsi source
d’espérance et de vraie joie ! La Mère du Rédempteur nous précède et sans cesse
nous confirme dans la foi, dans la vocation et dans la mission. Par son exemple d’humilité
et de disponibilité à la volonté de Dieu elle nous aide à traduire notre foi en annonce
joyeuse et sans frontières de l’Évangile. Ainsi notre mission sera féconde, parce
que modelée sur la maternité de Marie. Confions lui notre itinéraire de foi, les désirs
de notre cœur, nos nécessités, les besoins du monde entier, spécialement la faim et
la soif de justice et de paix ; et invoquons-la tous ensemble : Sainte Mère de Dieu
!