2014-01-01 14:44:58

La Revue de la Presse Catholique d’Afrique. mercredi 01 janvier 2014


Bonne Année 2014 ! En attendant que les rotatives des journaux catholiques se remettent en action après la pause des festivités de Noël, je crois pouvoir dire que tous les confrères se feront, tout au long de cette semaine, le devoir de se plier à la tradition de présentation des vœux de nouvel an. En attendant, nous pouvons nous réjouir de retrouver en bonne place le portail de l’Eglise catholique au Sénégal, SENKTO, après une éclipse dûe, semble-t-il, à des questions techniques.
Une Eglise sachant se prendre en charge
Pour cette relance, le portail répercute la vigoureuse interpellation du Cardinal-Archevêque de Dakar, Théodore Adrien Sarr qui dénonce en des termes directs la frilosité de ses diocésains dans les quêtes et les dons, ce qui retarde énormément la construction du sanctuaire diocésain de Saint Paul de Grand Yoff. « Nous catholiques sénégalais, je le dis sans crainte, nous manquons de générosité pour notre église », a-t-il dit lors d’une rencontre d'information sur le projet de construction du sanctuaire. « Nous attendons toujours que Monseigneur ou Mon père fassent quelque chose alors que, normalement nous devons nous mobiliser pour construire nos églises, faire vivre nos prêtres et trouver à nos communautés paroissiales les moyens dont ils ont besoin pour travailler » a-t-il dit, précisant que construire un sanctuaire à 2 milliards de francs CFA n’est pas hors de portée des catholiques sénégalais. « Nous pouvons y arriver, parce qu’on a fait tellement de simulation pour montrer que si chaque chrétien donnait régulièrement entre 100 et 1.000 francs, on aurait récolté des sommes immenses et normalement on aurait déjà pu terminer la construction de l’église » a-t-il estimé.
La question de la prise en charge des Eglises en Afrique par les communautés elles-mêmes est une question lancinante ; elle revient dans les débats et les interpellations des pasteurs à l’ouest, au centre comme à l’est du continent. Nombre d’entre eux secouent la torpeur des fidèles pour rappeler qu’une Eglise est mûre lorsqu’elle sait subvenir à ses besoins, ainsi que l’a dit le Cardinal Sarr.
Le poids des réalités coloniales
Et cette réflexion peut tomber à point nommé pour servir de transition avec un autre thème, pas si éloigné en vérité, abordé récemment à Rome au cours de l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, par Mgr Mathew Hassan Kukah, Evêque de Sokoto, au nord du Nigéria. Sans détours là aussi, Mgr Kukah a souligné dans une intervention que rapporte l’agence catholique nationale d’information du Nigéria, CNSN : le colonialisme a apporté du bien à l’Afrique, mais il y a importé et laissé en traces profondes aussi quelques perversités. Aujourd’hui encore l’identité de l’Eglise africaine, soutient l’Evêque, continue de se voir sous le prisme de ce que colons et missionnaires de l’époque coloniale ont laissé. Certains aspects des tensions que l’on a pu y voir par le passé entre l’islam et les adeptes des religions traditionnelles africaines furent exacerbées par les colons. Il en est résulté un antagonisme artificiel dans lequel puisent encore certains djihadistes aujourd’hui, soutient Mgr Kukah.
Pour comprendre « le poids » d’une telle déclaration, il faut signaler que Mgr Kukah est Evêque au cœur de ce que l’on pourrait définir la nation du Nigéria islamique profond, le sultan de Sokoto jouissant d’une renommée et exerçant une forte influence sur l’ensemble de la nation. Et, puis, pourrait-on ajouter, les deux prénoms de Mgr Kukah, un chrétien et un musulman, soulignent aussi l’entrelacs de la réalité qu’il dépeint et qu’il connaît bien.
Continuons de prier pour nos prêtres
Rappelons pour terminer ce message qu’affiche depuis plus d’un an CENCO, portail de l’Eglise catholique en République démocratique du Congo : « les trois pères Assomptionnistes qui ont été enlevés au mois d'octobre (2012 – Ndlr), sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. La Conférence Episcopale Nationale du Congo, et particulièrement le diocèse de Butembo-Béni continue à demander leur libération. Ces prêtres n'ont rien fait pour mériter ce sort. Que ceux qui les détiennent se ravisent et qu'ils les laissent servir Dieu ».








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