Défiant la vague de répression qui s'abat sur eux depuis cet été et leur désignation
mercredi comme groupe « terroriste », les partisans de Mohamed Morsi, le président
islamiste renversé le 3 juillet par l'armée, avaient appelé à manifester dès vendredi
au Caire et partout dans le pays. Les manifestants se sont rassemblés dans plusieurs
villes du pays après la grande prière hebdomadaire, et ont lancé des pierres sur les
forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Des heurts ont éclaté
par endroits avec les forces de l'ordre, qui comptent plusieurs blessés et véhicules
incendiés, mais surtout avec des opposants aux Frères musulmans. Ces derniers types
d'affrontements ont fait au total trois morts dans plusieurs villes, selon le ministère
de l'Intérieur. Selon une source hospitalière, un homme a été tué à Samaloute,
au sud du Caire. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hany Abdel Latif,
a accusé les manifestants d'avoir utilisé des armes à feu et des bombes incendiaires.
Arrestations
en masse
A travers le pays, 265 « éléments des Frères musulmans »
ont été arrêtés pendant des affrontements, et des mesures sont prises pour qu'ils
soient pris en charge par la justice conformément à la décision gouvernementale de
désigner la confrérie comme un « groupe terroriste », selon le ministère. Compte
tenu de cette désignation, les responsables des Frères musulmans risquent la peine
de mort et les manifestants jusqu'à cinq ans de prison.
Au Caire, de la fumée
s'élevait des dortoirs de l'université Al-Azhar, où la police a tiré des gaz lacrymogènes
vers des manifestants qui jetaient des pierres, selon des journalistes de l'AFP. L'homme
fort du nouveau pouvoir, le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée, avait
promis jeudi d' « éliminer » les terroristes et de faire revenir la « stabilité
» dans le pays, après deux attentats en deux jours. (AFP)
Photo
: Affrontements dans les rues du Caire entre policiers et partisans des Frères musulmans.