2013-12-25 18:35:46

Les Centrafricains veulent la paix !


(RV) Entretien - « La République Centrafricaine, souvent oubliée des hommes » : le Pape François, lui, n’a pas oublié de penser à ce pays plongé dans la plus grande confusion depuis plusieurs semaines dans son message de Noël. Il a évoqué les personnes « sans maison, sans eau ni nourriture, sans le minimum pour vivre ».

« Donne la paix à la République Centrafricaine, souvent oubliée des hommes. Mais toi, Seigneur, tu n’oublies personne ! Et tu veux porter aussi la paix à cette terre, déchirée par une spirale de violence et de misère, où beaucoup de personnes sont sans maison, sans eau ni nourriture, sans le minimum pour vivre. »
En ce jour de Noël, pas de trêve dans les rues de la capitale Bangui. De nombreux échanges de tirs ont eu lieu. Impossible de savoir qui tire sur qui. C’est dans ce contexte que près de 30 000 personnes ont célébré Noël au sein de la communauté des Béatitudes de la ville, transformée en camp d’accueil. Joint par Xavier Sartre, Frère Yeelenn, à qui nous avons appris que le Pape avait demandé la paix pour son pays, est soulagé de cet appel RealAudioMP3


« C’est encourageant, c’est tout ce que l’on attend. Mais il faut que cet appel soit entendu par tout le monde parce qu’on n’en peut plus. On veut vraiment la paix ». La communauté des Béatitudes à Bangui accueille, selon un recensement effectué en interne, près de treize mille foyers, ce qui représente selon le frère Yeelenn, plus de trente mille personnes. La chapelle, le réfectoire, la salle de parole, les cuisines, toutes les salles du complexe ont été transformées en dortoir pour abriter en priorité les femmes, les enfants et les personnes les plus vulnérables.

Malgré les difficultés matérielles, les déplacés ont fêté Noël, chaque confession chrétienne célébrant la naissance de Jésus selon leur rite. Les personnes qui ont trouvé refuge au sein de cette communauté des Béatitudes ont tout fait pour que la fête ne soit pas gâchée. « On peut leur voler la liberté, leur envie de sortir, on ne peut pas leur voler leur joie comme cela. »

Près de 30 000 déplacés

Au quotidien, la communauté s’est organisée de manière à gérer la cohabitation de plusieurs milliers de personnes et à faire front à l’arrivée quotidienne de nouveaux civils. Le camp est divisé en secteurs avec à la tête de chacun, un homme de prière. La plupart des gens dorment à la belle étoile, mais le HCR et la Croix Rouge ont été sollicités afin d’obtenir des bâches qui ont été étendues à travers tout le camp.

Face à la confusion générale qui règne dans Bangui, ces déplacés sont obligés de s’organiser pour survivre en attendant que le calme revienne et que la paix soit restaurée. L’appel du Pape François, même s’il n’a pas été entendu en direct par ces déplacés, est pour eux un premier pas vers ce but qui semble aujourd’hui bien loin.

Photo : danse dans un couvent à Bangui servant de lieu de refuge pour des habitants de la capitale









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