2013-12-18 17:33:05

Neuvaine de l'AED pour la paix en Centrafrique


(RV) « Une nation ne peut vivre si elle continue à nourrir de la haine dans son cœur ». Dans une lettre empreinte de tristesse envoyée à l’AED, l’Aide à l’Église en détresse, Mgr Juan José Aguirre, évêque de Bangassou, décrit la dramatique situation en République centrafricaine.

Le pays est déchiré par la violence alors que les attaques perpétrées contre l’Église et la communauté chrétienne sont désormais devenues quotidiennes. « Où s’est cachée la paix en Centrafrique ? se demande Mgr Aguirre. Cela fait désormais dix ans que se succèdent les coups d’état, que nous respirons de façon pérenne l’odeur de la poudre à canon, que nous vivons en mourant. Maintenant que se rapproche la naissance de notre Seigneur, nous nous demandons : ça sera un Noël de fête ou de machettes et de gardes présidentielles ? »

Après les nombreux appels lancés par les diocèses africains, la fondation pontificale a décidé de promouvoir une neuvaine de prière pour la paix en Centrafrique à laquelle ont adhéré les 17 sièges nationaux de l’AED. La neuvaine a commencé mardi et se conclura le jour de Noël. Pour chacun de ces neuf jours, la prière sera accompagnée par des témoignages.

« Après 35 ans en Afrique, affirme encore l’évêque de Bangassou, je sais par expérience que la prière a le pouvoir de dissoudre la haine. C’est pour cela que je m’unis de tout cœur à la neuvaine de prière pour la paix en Centrafrique promue par l’Aide à l’Église en détresse ».

Désarmement en cours

Dans le pays, l’opération des forces armées françaises se poursuit. Plus de 7000 membres de l'ex-rébellion centrafricaine Séléka, désormais au pouvoir, ont été désarmés à Bangui et sont maintenant consignés dans leurs casernes, a indiqué mercredi à l'AFP un haut-responsable de la force africaine dans le pays.

Après des mois d'exactions en tous genres des Séléka sur les populations chrétiennes, les violences inter-religieuses se sont déchaînées le 5 décembre et les jours suivants, à la faveur d'une attaque de milices chrétiennes sur Bangui, et des représailles sanglantes de la Séléka qui ont suivi. Ces événements ont précipité l'intervention militaire de la France, avec 1600 soldats qui tentent depuis lors de désarmer les belligérants et opèrent en soutien à la Misca.

La « tension est fortement retombée » en Centrafrique, après les violences de ces deux dernières semaines, a estimé mercredi le chef du dispositif militaire français dans ce pays, le général Francisco Soriano. Dans la capitale Bangui, « nous continuons les opérations de désarmement, de contrôle, mais en veillant à ne pas perturber la vie qui reprend », a-t-il expliqué. La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la Séléka, une coalition hétéroclite de groupes armés musulmans venus du nord du pays. (RV avec agences)


Photo : des réfugiés dans un camp dans les jardins de Notre Dame de Fatima à Bangui le 16 décembre







All the contents on this site are copyrighted ©.