(RV) Entretien - Le froid et la neige n'ont toujours pas raison de leur détermination
: les milliers de manifestants pro-européens continuent de défier le régime ukrainien
et ont entamé leur quatrième semaine de mobilisation. Ils étaient encore 5000 mercredi
soir et ont reçu un appui marqué de la communauté internationale. La secrétaire d'Etat
américaine adjointe et le chef de la diplomatie européenne étaient à Kiev cette semaine
pour tenter la médiation. Les deux rives de l’Atlantique dénoncent l’usage de la force
par les autorités et Washington réfléchit à d'éventuelles sanctions contre Kiev.
Le
président ukrainien Viktor Ianoukovitch, a promis dans la soirée de « ne jamais recourir
à la force contre des manifestants pacifiques ». Dans un communiqué, il a appelé l'opposition
à « ne pas suivre la voie de la confrontation et des ultimatums », mais à dialoguer
avec les autorités. Mercredi, le gouvernement ukrainien semblait même sur le point
de céder en se disant prêt à signer l’accord d’association avec l’UE si Bruxelles
lui octroyait 20 milliards d’euros. La représentante américaine a précisé qu'il était
possible pour l'Ukraine de négocier avec le Fonds monétaire international (FMI) pour
tenter de redresser ses comptes.
La rue semble acquise au rapprochement avec
l’Europe, mais la province semble regarder vers la Russie. Une image d’un pays profondément
divisée que temporise Alexandra Goujon, spécialiste de l’Ukraine et maitre de conférences
à l’Université de Bourgogne, interrogée par Olivier Tosseri
Photo
: des manifestants assis sur des barricades à Kiev