2013-12-11 15:04:09

L'archevêque de Tanger dénonce les « lames » de Ceuta et Melilla


(RV) Témoignage - « Le fil de fer barbelé renforcé par des lames se trouvant sur les clôtures de Ceuta et Melilla constitue une attaque contre l’intégrité physique des migrants ». Cette dénonciation a été envoyée mardi par l’archevêque de Tanger au Maroc, Mgr Santiago Agrelo Martinez, au ministre de l’Intérieur espagnol, Jorge Fernandez, à l’occasion de la Journée mondiale des Droits humains. « Ces lames coupent, blessent, mutilent et sont contraires au devoir que nous avons tous de respecter les droits des hommes, des femmes et des enfants africains sur leur chemin vers les pays d’Europe », affirme l'archevêque, membre de l'ordre des franciscains.

En novembre dernier, le gouvernement espagnol a décidé de réintroduire le fil de fer barbelé renforcé par des lames sur les barrières établies à la frontière entre le territoire marocain et celui des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Ces lames avaient été éliminées en 2007 à cause des coupures profondes qu’elles causaient aux mains et aux jambes des migrants qui cherchaient à passer la double barrière de frontière. Après les contestations d’ONG espagnoles et internationales, elles avaient été remplacées par une troisième barrière de métal.

Sans contester le droit à un gouvernement de garantir une sécurité adéquate à ses citoyens, Mgr Agrelo Martinez dénonce « la mise en œuvre des moyens qui privent les autres du droit fondamental à la santé, au bien-être, à la nourriture, à l’habillement, au logement, aux soins médicaux et aux services sociaux ». « Les lames causent seulement douleur et mort », conclut-il en demandant le démantèlement de ces grilles renforcées. (Avec Apic/Misna)

Mgr Santiago Agrelo Martinez qui a expliqué le sens de sa démarche, interrogé par Olivier Bonnel RealAudioMP3

Dans ce diocèse, il y a beaucoup de migrants qu’on trouve dans une situation qui n’est pas acceptable, non seulement pour la conscience religieuse mais je crois que c’est inacceptable pour une conscience humanitaire. Ils se retrouvent à vivre dans les bois sans aucune protection contre l’hiver. Il y a des hommes, des femmes et des enfants. Cette humanité qui attend de passer dans l’Europe se trouve devant une muraille infranchissable. Alors, ils doivent affronter de très grands risques pour arriver en Europe, au risque de perdre leur propre vie.

Vous dénoncez notamment la mise en place des fils de fer barbelés.
En premier lieu, nous voulons dénoncer le fait que c’est une humanité sans droits : ils n’ont pas de papiers alors ils n’ont pas de droits. Et non seulement, ils sont ignorés par les autorités mais ils sont persécutés. Persécuter, ce n’est pas compréhensible, ce n’est pas acceptable pour la conscience d’un chrétien.









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