Les évêques du Zimbabwe ne cachent plus leur indignation : depuis la réélection du
président Robert Mugabe, en juillet dernier, les clivages se sont encore accentués
dans le pays alors que la pauvreté ne cesse d’augmenter. L’épiscopat est pessimiste
: selon lui, les problèmes politiques sont destinés à s’aggraver, ainsi que leur impact
sur la vie de la population. Dans une lettre pastorale, rendue publique ces jours-derniers,
les évêques du Zimbabwe brossent un tableau désolant de la situation socioéconomique
: l’état des services publics et des infrastructures est désastreux : santé, éducation,
accès à l’eau, transports publics, énergies, rien ne marche ; l’industrie manufacturière
est exsangue ; les sanctions imposées par la communauté internationale ont fini d'enfoncer
le pays dans la crise, un pays qui dispose pourtant d’abondantes ressources naturelles.
Les jésuites appuient l'épiscopat
Sur le même ton, les jésuites
du Zimbabwe dénoncent eux aussi, dans leur revue, la pauvreté et l’injustice qui règnent
en maîtres et pointent du doigt la richesse obscène des élites. Au cours de l’année
2013, selon un groupe de défense des droits de l’homme, cité par l’AFP, plus de cent
détenus sont morts de faim et de maladie dans les prisons du Zimbabwe, faute de crédits.
Les centres correctionnels du pays se sont transformés en pièges mortels en raison
des ruptures de stocks alimentaires. Les prisons ne fournissent qu'un repas par jour
aux détenus. Le Zimbabwe a abandonné sa monnaie en 2009 et le dollar américain est
désormais utilisé partout.