2013-11-27 12:58:29

L'Angola dément toute interdiction de l'islam


Des représentants du gouvernement angolais ont démenti lundi que leur pays avait interdit l'islam. Trois jours plutôt, certains médias, surtout en Afrique et au Moyen-orient, avaient annoncé l'interdiction, en précisant que le gouvernement avait commencé à détruire les mosquées. En fait, le ministre de la Culture avait seulement indiqué que l'islam n'avait pas encore reçu d'agrément légal dans le pays. L'emballement médiatique autour de cette nouvelle a principalement touché les médias du Moyen-Orient. Certains titraient, le 25 novembre, que le pays africain était le premier à bannir l'islam et prétendaient même que le président Jose Eduardo do Santos avait salué la mesure, affirmant qu'elle représentait "la fin de l'influence islamique" sur le pays.

C'est le journal marocain "La Nouvelle Tribune", le 22 novembre dernier, qui avait en premier rapporté que l'Angola avait pris "des mesures qualifiées d'anti-islam" et annoncé que les mosquées du pays seraient détruites. Le quotidien "India Today" avait fait dire au ministre que l'interdiction était nécessaire, "du moment que l'islam va à l'encontre de la culture et des coutumes angolaises".

Fausses photos, citations improbables

Mais le média américain "International Business Times" a émis des doutes, le 25 novembre, quant à la réalité de cette interdiction. Le journal cite des représentants du gouvernement angolais démentant l'existence d'une telle mesure. L'ambassade d'Angola à Washington a également confirmé, selon le site d'information israélien "Arutz Sheva 7", que le pays "n'intervient pas dans les affaires de religion". La source diplomatique a précisé que le président n'avait pas pu faire certaines des déclarations qu'on lui a attribuées, puisqu'il était à l'extérieur du pays à ce moment-là. L'ambassade a également souligné qu'aucune trace des déclarations alléguées du ministre de la Culture n'avait pu être trouvée. Les photos ayant circulé, montrant prétendument des destructions de mosquées en Angola, se sont également révélées vieilles de sept ans et prises hors de l'Angola.

Processus de légalisation en cours

En fait, dans une réponse aux questions des députés de l'Assemblée nationale, le 20 novembre dernier, le ministre Rosa Cruz e Silva avait indiqué que le processus de légalisation de l'islam n’avait pas encore été approuvé par le ministère de la Justice et des Droits de l'Homme et que, comme d’autres confessions dans la même situation, ses lieux de culte seraient fermés jusqu'à nouvel ordre. De 80'000 à 90'000 musulmans vivent en Angola, sur une population de 16 millions d'habitants, majoritairement chrétiens. (apic/ag)

(Photo: la mosquée du quartier de Viana, périphérie de Luanda, détruite par des bulldozers )







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