Voici quelques uns des points qu’aborde l’Exhortation apostolique:
• Réforme
et décentralisation Le pape François lance notamment dans 'Evangelii gaudium'
un appel à “une ‘décentralisation’ salutaire“ de l’institution. Il souhaite une “conversion
de la papauté“ et engage les conférences épiscopales à “repenser les objectifs, les
structures, le style et les méthodes évangélisatrices de leurs propres communautés“,
avec audace et créativité. A propos des épiscopats, le Pape ouvre notamment une voie
nouvelle en évoquant leur “autorité doctrinale authentique“. Comme en écho à cette
invitation, le Pape cite de manière inédite à de très nombreuses reprises des textes
des épiscopats du monde entier, parmi lesquels ceux des Etats-Unis, du Brésil, du
Congo ou encore de France, à propos de la famille ou de la politique.
•
Femmes et laïcs S’il n’évoque pas explicitement la question de l’accès à la
communion des personnes divorcées remariées, le Pape François écrit cependant que
l’Eucharistie “n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et
un aliment pour les faibles“. Le Souverain pontife écrit que l’Eglise n’entend pas
changer de position sur deux questions précises : l’ordination sacerdotale réservée
aux hommes, et la défense de la vie, en particulier son opposition à l’avortement
et à l’euthanasie. Le Pape François souhaite “élargir les espaces pour une présence
féminine plus incisive dans l’Eglise“, assurant que leur présence dans le secteur
du travail et dans les divers lieux où sont prises des décisions importantes doit
être garantie, et cela aussi bien dans l’Eglise que dans les structures sociales.
Le Pape ne manque pas non plus d’insister sur le rôle des laïcs, face à un cléricalisme
excessif.
• Pleine unité des chrétiens, contre l’intolérance religieuse Dans
ce texte, le Pape François évoque aussi avec regret les divisions internes et contreproductives
au sein de l’Eglise, et souligne “la force évangélisatrice de la piété populaire“.
Au fil du texte, François cite nombre de ses prédécesseurs, à commencer par Benoît
XVI, mais plus encore Paul VI et Jean-Paul II. Quelques rares auteurs y sont également
cités, parmi lesquels Henri de Lubac, Georges Bernanos, Romano Guardini, John Henry
Newman, ou encore Platon. Cette exhortation apostolique, à certains égards, rompt
avec des postions habituelles, mais se montre sévère avec les catholiques traditionalistes.
Le pape François y implore les musulmans à l’ouverture tout en condamnant les “odieuses
généralisations“ contre leur religion car le véritable islam s’oppose à toute violence.
•
Collégialité des Evêques “Quelle identité les Conférences épiscopales peuvent-elles
développer dans le contexte de la synodalité ?“. Telle est une des questions que pose
le pape François dans 'Evangelii gaudium', a expliqué Mgr Rino Fisichella, président
du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, lors de la
présentation à la presse du document pontifical. “L’autorité doctrinale authentique“
des Conférences épiscopales proposée par le pape François (no 36) pose elle aussi
la question des possibles évolutions en matière de modalités de l’exercice du ministère
pétrinien en relation avec les évêques. “C’est la première fois qu’un texte du magistère
du pape cite à de très nombreuses reprises des documents des épiscopats du monde“,
a relevé Mgr Lorenzo Baldisseri, nouveau secrétaire général du Synode des évêques.
Cette méthode est un signe ultérieur du plus grand poids que le pontife entend donner
aux épiscopats, pour plus de collégialité dans l’Eglise.