Lundi s’est ouvert au Vatican l’Assemblée plénière du Conseil Pontifical pour le dialogue
interreligieux. Pendant quatre jours, les différents membres du Conseil vont débattre
autour du rôle de la religion dans la société civile. Parmi les réflexions proposées,
celle de Mgr Bousquet, recteur de Saint-Louis des Français. A l’occasion du cinquantième
anniversaire du Concile Vatican II et à l’issue de l’Année de la Foi, cette assemblée
plénière est aussi l’occasion de réfléchir sur la situation actuelle du dialogue interreligieux
dans diverses régions du monde et d’approfondir ce que doit être le rôle de la communauté
chrétienne pour promouvoir de meilleures relations avec les membres des autres religions.
Jean-Baptiste
Cocagne a recueilli l’avis du cardinal Tauran, président du conseil, sur le
rôle positif des religions dans la société et sur le bilan du travail de son dicastère
ces cinq dernières années
En Europe
surtout, on a l’impression que la religion est un problème. Or, les religions sont
des richesses. Et lorsque les croyants se mettent ensemble, ils sont comme un ferment
dans la société. Très souvent, comme je l’ai dit dans mon discours d’ouverture, les
religions constituent des espaces d’écoute, de partage dont la société toute entière
bénéficie. Elles enseignent le respect de la personne humaine, le respect des droits
fondamentaux, l’attention à la création, la question de l’écologie. Elles contribuent
aussi à relativiser le politique et l’économie. Et le fait de vivre en communauté,
parmi une communauté de croyants, cela favorise aussi la cohésion sociale d’un pays.
Je dirais que les religions sont des facteurs de progrès humains.
Il
y a aussi eu un rapport d’activités des cinq dernières années du Conseil Pontifical.
Selon vous, quels sont les évènements marquants de ces cinq dernières années ?
Ces
cinq dernières années, ça a été surtout prendre contact avec la réalité, c’est-à-dire
de voyager beaucoup, d’aller voir les gens sur place. Et moi, personnellement, ce
qui m’a beaucoup marqué c’est la visite au Pakistan. L’admirable communauté chrétienne,
des gens qui vont à la messe et qui ne savent pas s’ils pourront rentrer chez eux.
Donc, je crois que c’est un exemple pour toute l’Église.
Il y aussi
un pays en particulier, l’Irak, où les violences interreligieuses entre chiites et
sunnites ont repris. Au milieu, les chrétiens d’Orient. Est-ce que vous allez aborder
le thème particulier de l’Irak et quelle est votre vision sur ce pays ?
Nous
avons récemment mis en place une structure de dialogue avec les musulmans du pays
et je pense que les chrétiens, avec des évêques très courageux , les patriarches en
particulier, savent que les chrétiens du Moyen-Orient ont une mission, une vocation
à témoigner dans cette terre où Dieu s’est révélé parce que pour nous évidemment les
sanctuaires, tous ces lieux de pèlerinage ne sont pas seulement des monuments, au-delà
il y a des communautés humaines avec leurs richesses, leur patrimoines, leurs folklores,
leurs artisanats et c’est tout cela qu’il faut sauvegarder.