Le "Patro", en Belgique, garde une référence chrétienne
Contrairement au mouvement "Les Scouts", le Patro, en Belgique francophone, a tenu
à garder une référence à ses origines chrétiennes. Samedi 23 novembre, réunis à l’Université
de Namur, plus de mille animateurs du Patro - un mouvement de jeunesse d'inspiration
catholique – se sont prononcés en faveur du nouvel objectif général du mouvement.
Ce texte, qui détermine les fondements du Patro, maintient la référence à Jésus, mais
pas nécessairement à l'Eglise en tant qu'institution.
Le Patro, qui accueille
dans ses rangs, à Bruxelles et en Wallonie, plus de 20 000 enfants et jeunes, reconnaissables
à leur foulard jaune et vert, mentionne l'action de Jésus, mais garde une certaine
distance par rapport à l'institution. Le premier patronage en Belgique, celui de St
Jacques, est né en 1850 à Gand. Enfants et jeunes se réunissent tous les week-ends
pour des activités en tous genres et des apprentissages par le jeu. "La pédagogie
du Patro se spécifie par son aspect familial qui permet aux patronnés, toutes tranches
d’âge confondues, de vivre des moments ensemble. Tous les patros partagent le même
objectif, forment des CRACS (Citoyens Responsables Actifs Critiques et Solidaires),
défendent des valeurs et un projet pédagogique d’éducation", peut-on lire sur le site
internet "patro.be".
L'élection du nouveau pape apporte de l'espoir
Interrogé
par InfoCatho.be, le site internet des médias catholiques de Belgique, Jean-Philippe
Demarteau, secrétaire général des Patros, évoque le malaise qui règne au sein des
animateurs en ce qui concerne les liens structurels avec l’Eglise-institution: "Il
y a plusieurs courants dans l’Eglise, et le courant conservateur qui y régnait jusqu’il
y a peu, ne correspond pas aux convictions de nos animateurs. Ils ont beaucoup de
mal, notamment, à accepter la position de l’Eglise face aux mariages homosexuels.
L’élection du nouveau pape donne heureusement une vision plus progressiste de l’Eglise.
Il (le pape François, ndlr) est un espoir de remettre en phase, dans le cœur et l’esprit
de nos cadres, l’Evangile, la personnalité et la vie de Jésus, avec l’institution".
Dans
le texte adopté le 23 novembre à Namur, on peut lire: "Guidé par son projet éducatif
et en référence à l’action de Jésus, le Patro contribue à la construction personnelle
et collective des enfants et des jeunes au sein de la société". Dans une de ses publications,
le Patro explique qu’il trouve "du sens à la manière dont Jésus a vécu, sa façon d’être
avec les autres, de mettre l’humain sans cesse au centre. C’est un modèle qui inspire
notre manière d’agir et de vivre ensemble. Nous faisons référence à Jésus, l’homme,
sa vie, ses valeurs, son message et non à l’Eglise institutionnelle".
20
000 enfants et jeunes, reconnaissables à leur foulard jaune et vert
Depuis
mars 2011, les Patros de la Belgique francophone planchaient sur la réactualisation
de leur "Objectif". Sur le site internet de la Fédération Nationale des Patros, l’objectif
actuel est ainsi formulé: "En référence à l’esprit de Jésus-Christ, le Patro a une
perspective d’éducation globale des jeunes là où ils sont, avec priorité aux milieux
défavorisés, à partir des réalités socio-politiques et socio-culturelles qu’ils vivent,
pour qu’ils prennent en mains solidairement leur destinée". Sur la référence chrétienne
précisée dans le projet pédagogique, on peut lire que "chacune des rencontres de Jésus
durant sa vie a été porteuse de sens. S’y référer aujourd’hui, c’est avancer en privilégiant,
entre autres, le respect, le partage, la solidarité, l’ouverture à tous, le souci
d’aimer". (apic/infocatho)