2013-11-26 20:16:43

Après le Mali, la France intervient en Centrafrique


Après le Mali, la France s'apprête à intervenir en Centrafrique avec un millier de soldats et un projet de résolution à l'ONU devant conduire à terme à l'envoi de Casques bleus dans ce pays en proie au chaos. Des soldats français vont être déployés en Centrafrique « pour une période brève, de l'ordre de six mois à peu près », afin de rétablir l'ordre en appui d'une force africaine, a annoncé mardi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

L'opération en Centrafrique « n'a rien à voir avec le Mali », a-t-il dit. « Là, c'est l'effondrement d'un Etat et une tendance à l'affrontement confessionnel ». La Centrafrique s'est enfoncée dans l'anarchie depuis le renversement, le 24 mars, du président François Bozizé par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka qu'il a depuis dissoute sans pour autant réussir à rétablir l'ordre.
De passage à Paris lundi, le Premier ministre centrafricain de transition Nicolas Tiangaye a reconnu une « insécurité généralisée », faisant état de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».

« Il y a un risque d'implosion dans tous les domaines », a également déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius sur la radio française France Culture, ajoutant que « si le vide et l'implosion s'installent, ça va concerner tous les pays de la région, c'est-à-dire le Tchad, les Soudans, le Congo, le Cameroun ». « C'est pour cela que la Communauté internationale et les Africains disent : Il faut mettre le hola », a-t-il ajouté.

Si la France prend soin de souligner qu'elle est « en appui » et qu'elle ne réédite pas en Centrafrique, ex-colonie, son intervention armée du début de l'année au Mali, qui visait à neutraliser des groupes islamistes armés, elle apparaît cependant comme pour ce pays à la manœuvre et sur tous les fronts, diplomatique comme militaire.

Appel à un soutien européen

A l'ONU, Paris a soumis lundi soir à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution visant à renforcer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) déjà présente, avec la perspective de la transformer en force de l'ONU de maintien de la paix. Dans un premier rapport examiné lundi par les 15 membres du Conseil, Ban Ki-moon avait évoqué le déploiement de 6.000 à 9.000 Casques bleus mais jusqu'à présent, plusieurs pays, notamment les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, semblaient réticents à financer une nouvelle opération de maintien de la paix en Afrique.

Selon les Nations Unies, sans « action rapide et décisive » en Centrafrique, il existe le risque « que la crise échappe à tout contrôle » et s'aggrave dans un « conflit religieux et ethnique », entre chrétiens et musulmans, qui pourrait mener à des « atrocités généralisées ». La République centrafricaine risque aussi de « devenir un vivier pour les extrémistes et les groupes armés », selon l'ONU.

AFP

(Photo : des troupes françaises à Bangui, la capitale centrafricaine, en août 2013)







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