Genève-2 bien accueillie par les chrétiens du Moyen-Orient
La conférence de paix Genève-2 en vue de trouver une solution politique en Syrie se
réunira le 22 janvier, les grandes puissances et l'ONU essayant d'amener à une même
table opposition et gouvernement de Damas. En trois ans de combats qui ont fait plus
de 100.000 morts, selon l'ONU, ce serait la première fois que certaines des parties
au conflit armé se retrouveraient autour d'une table de négociations.
Une
conférence qui était vivement souhaitée par les Eglises locales. C’est donc avec joie
que Mgr Jean-Clément Jeanbart, l'archevêque melkite d'Alep, a accueilli la
nouvelle, comme il le raconte à Antonino Galofaro :
A Washington,
le secrétaire d'Etat John Kerry a salué l'annonce de la conférence, estimant qu'elle
serait « la meilleure occasion (...) de former un gouvernement de transition d'un
commun accord ».
A propos des participants syriens, l'émissaire spécial de
l'ONU et de la Ligue Arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi a estimé qu'ils devaient
« être crédibles, aussi représentatifs que possible ». Il a aussi dit que l'Iran,
allié important du régime, et l'Arabie saoudite, soutien financier et militaire de
l'opposition, « seraient certainement parmi les participants possibles ».
«
Cette conférence est vraiment pour que les Syriens viennent à Genève, se parlent,
et nous l'espérons, commencent un processus de paix crédible, effectif, qui puisse
fonctionner pour leur pays », a poursuivi Lakhdar Brahimi. La conférence démarrera
« sans conditions préalables », « toutes les questions seront sur la table, les négociations
commenceront le 22 (janvier) mais combien de temps dureront-elles ? Nous le dirons
quand cela commencera », a ajouté l'émissaire spécial.
« Mission d'espoir
»
Le devenir du président Bachar al-Assad est au centre de la polémique
sur ces conditions, l'opposition exigeant son départ pour une transition, le régime
l'excluant totalement. C'est le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, hôte de la
conférence, qui lancera les invitations et qui a annoncé la date de la réunion, soulignant
combien il s'agissait d'une « mission d'espoir ». « La Conférence de Genève est
le moyen pour parvenir à une transition pacifique qui répond aux aspirations légitimes
de tout le peuple syrien pour la paix et la dignité et qui garantit la sécurité et
la protection pour toutes les communautés en Syrie », a-t-il souligné.
L'objectif
est la mise en œuvre du plan du 30 juin 2012. Il avait été laborieusement adopté par
les grandes puissances et les pays voisins de la Syrie lors d'une première conférence
à Genève, sans participation syrienne, puis confirmé par la résolution 2118 du Conseil
de sécurité en 2013. Il n'a jamais été appliqué et il avait été jusqu'à maintenant
impossible de trouver un accord entre toutes les parties pour Genève-2, une conférence
qui n'aurait pas de sens sans participation syrienne, avait régulièrement averti M.
Brahimi.
Il s'agit d'établir « sur la base du consentement mutuel un organe
de gouvernement de transition avec les pleins pouvoirs exécutifs, y compris sur les
organes militaires et de sécurité », affirme le communiqué du secrétaire général.
Lors de Genève-1 en 2012, les ministres des grandes puissances et des pays voisins
de la Syrie avaient adopté un plan pour un règlement politique du conflit, avec la
mise en place d'un gouvernement de transition et d'union nationale, incluant différentes
composantes politiques syriennes, doté de tous les pouvoirs. Il serait chargé de préparer
des élections et une réforme constitutionnelle. Le texte ne spécifiait pas le sort
du président Bachar al-Assad.
Avec AFP
(Photo : la réunion à Genève
sur la situation syrienne, le lundi 25 novembre)